Algues vertes en Bretagne : l’État condamné à agir

La justice vient d’enjoindre la préfecture de Bretagne d’agir contre les marées vertes. Des résultats sont attendus dans quatre mois.

Rédigé par Anton Kunin, le 7 Jun 2021, à 11 h 27 min
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Cette injonction est due à la saisine de la justice par une association écologiste. Le préfet de Bretagne admet lui-même que la qualité de l’eau reste dégradée dans certains territoires.

Marées vertes en Bretagne : le tribunal exige de nouvelles mesures réglementaires

Si les choses prendront du temps à évoluer sur le terrain, les habitants du littoral breton peuvent au moins de féliciter d’une décision de justice qui enjoint la préfecture à agir contre les marées vertes. Saisi par l’association Eau et Rivières de Bretagne, le tribunal administratif de Rennes demande en effet au préfet de prendre de nouvelles mesures réglementaires afin de lutter contre les marées vertes. La préfecture dispose de quatre mois pour faire améliorer la situation.

Dans sa décision, le tribunal stipule qu’un « renforcement des actions mises en oeuvre demeure nécessaire afin de restaurer durablement la qualité de l’eau en Bretagne » et de « prévenir au maximum le phénomène des marées vertes ».

Les marées vertes, une conséquence de l’utilisation d’engrais en agriculture

algues vertes bretagne

Bretagne : algues vertes sur la plage – © southmind

Si les algues vertes prolifèrent sur le littoral breton, c’est grâce aux engrais azotés utilisés par les agriculteurs. Car ces engrais ne restent pas uniquement dans les champs, avec l’eau de pluie ils sont emportés dans la mer, où ils contribuent à la croissance des algues vertes. Le tribunal enjoint donc le préfet à prendre des mesures de « maîtrise de la fertilisation azotée et de gestion adaptée des terres agricoles ». Le préfet de Bretagne ne se cache pas du piètre état de l’eau sur le littoral. Lors d’une audience, il avait admis que la qualité de l’eau « reste dégradée dans certains territoires ». En 2018, seule la moitié des bassins versants avaient atteint les objectifs « de bon état des baies, » avait-il fait savoir.

Le 4 juin 2021, alors que le tribunal administratif de Rennes rendait sa décision, l’association d’Eau et Rivières de Bretagne organisait une manifestation sur la plage de Lorient : des dizaines de personnes faisaient semblant de cacher leur tête dans le sable, une façon de demander à la préfecture de « ne pas faire l’autruche » sur le sujet des marées vertes. L’association avait aussi lancé une pétition, soutenue par Agir pour l’Environnement, Les Amis de la Terre France, Greenpeace, Générations Futures et Youth for Climate, où elle dénonçait « des amas d’algues, une odeur d’oeufs pourris et des gaz toxiques » ainsi que la « dégradation du littoral ».

Illustration bannière : Algues vertes Bretagne : surcroissances échouées sur la plage – © NLshop
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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