Actifed, Dolirhume, Humex… Gare aux dangers des médicaments anti rhume !

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle que l’utilisation de médicaments anti rhumes peut se révéler dangereuse.

Rédigé par Paul Malo, le 24 Oct 2023, à 10 h 27 min
Actifed, Dolirhume, Humex… Gare aux dangers des médicaments anti rhume !
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Alors que les rhumes sont de retour cet automne, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) déconseille à nouveau d’utiliser certains médicaments censés aider à les combattre.

Des risques d’infarctus et d’AVC

Au mieux, ils ne servent à rien pour combattre le rhume et ne font qu’en soulager les symptômes. Au pire, ils se révèlent même potentiellement dangereux pour votre santé. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vient à nouveau, dans un communiqué, de rappeler que l’utilisation de médicaments anti rhumes connus, comme l’Actifed, le Dolirhume, l’Humex ou le Nurofen Rhume, peut se révéler dangereuse. En effet, « des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux peuvent se produire après utilisation de médicaments vasoconstricteurs (pseudoéphédrine) destinés à soulager les symptômes du rhume ».

C’est pourquoi l’agence déconseille purement et simplement d’utiliser ces médicaments vasoconstricteurs, « disponibles sans ordonnance et faisant souvent l’objet d’une utilisation inappropriée », sous forme orale. Certes, le risque est rare, mais il est réel : selon l’ANSM, on a recensé en tout 307 cas graves entre 2012 et 2018. Mais ce risque n’est lié ni à la durée du traitement ni aux doses prises. Des données récentes font d’ailleurs état « de cas de syndromes d’encéphalopathie réversible postérieure (PRES) et de syndromes de vasoconstriction cérébrale réversible (RCVS) après la prise d’un vasoconstricteur oral contenant de la pseudoéphédrine. »

Une réévaluation européenne en cours

Déjà, en 2018, la publicité pour ces produits anti rhume à succès contenant de la pseudoéphédrine avait été interdite. S’il s’en vendait 11 millions de boîtes en 2011, il s’en est encore vendu 3 millions en 2021. En 2020, l’ANSM suggérait que les patients souhaitant prendre ces médicaments en parlent d’abord avec leur pharmacien. Et ce afin qu’il les alerte sur les risques de complication existants, et leur recommande le cas échéant une autre solution. Enfin, en février dernier, l’ANSM a carrément demandé la réévaluation de ces médicaments à l’échelle européenne. En effet, c’est au niveau européen que les autorisations de mise sur le marché sont délivrées.

« La gravité de ces accidents et la persistance des cas, associées au caractère non indispensable des vasoconstricteurs, conduisent l’ANSM à déconseiller leur utilisation. » Au passage, l’agence rappelle qu’un rhume se guérit de toutes façons en sept à dix jours, sans aucune aide ni besoin de médicaments. Si vous souhaitez combattre les symptômes désagréables tels que le nez bouché, les solutions ne manquent pas. À commencer par les solutions de lavage dans le nez, qu’il s’agisse de sérum physiologique ou d’un spray d’eau de mer. Autres gestes simples à connaître : veillez à aérer les pièces chez vous, à maintenir une température entre 18 et 20 degrés, à dormir la tête surélevée et à boire suffisamment.

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