Potagers urbains : quels risques de pollution ?

Rédigé par Eva Souto, le 10 Oct 2014, à 10 h 24 min
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Potagers urbains : une étude à charge

Afin d’obtenir des résultats probants, l’étude menée par le Département Ecologie de l’Université technique de Berlin, l’étude a pris en compte diverses catégories de potagers (cultures en pot ou en terre, terrains en ville ou potagers), situés en divers points de la ville de Berlin (trafic plus ou moins intense dans les alentours, présence ou non de travaux ou de barrières).

Potagers urbains urbaculture

L’analyse des diverses situations a permis de calculer la concentration de traces de métal dans la biomasse.

L’objectif ? Comprendre le lien entre la distance de la route et les niveaux les plus élevés de contamination.

fleche-Potagers urbains : quels risques de pollution ?Le Département Ecologie s’est également posé la question de la salubrité des produits des potagers urbains par rapport à ceux obtenus dans des zones agricoles, puis vendus en supermarchés.

Résultats : la concentration de métaux trouvés dans les produits cultivés en ville est au moins le double par rapport aux produits proposés dans les rayons des supermarchés.

Potagers urbains : attention aux tomates, aux blettes et… aux embouteillages !

Pointées du doigt en particulier, les tomates. En milieu urbain, elles seraient extrêmement contaminées. Avec des niveaux de cadmium et de nickel supérieurs de 5 à 11 fois par rapport à celles cultivées en campagne.

potagers urbains

Et la remarque est la même pour les blettes, avec une concentration en zinc 7 fois supérieure à la normale.

picto-etoile-paragraphe Potagers urbains : quels risques de pollution ?Autre élément à pointer du doigt : les embouteillages. En effet, la circulation des véhicules augmente de manière significative le contenu des métaux dans la biomasse.

Les 2/3 des potagers cultivés à moins de 10 mètres de voies très passantes dépassent les seuils admis par l’Union européenne en matière de concentration des métaux.

Mais note positive : ces effets négatifs peuvent être atténués par la présence de barrières constituées de blocs ou de masses de végétaux. Selon les chercheurs, elles constitueraient la meilleure digue pour freiner la pollution.

Potagers urbains : une étude décriée

Potagers urbains 4L’étude menée par les Allemands et les Ukrainiens est beaucoup critiquée.

Selon ces derniers, il faudrait d’abord savoir si les concentrations de métaux sont vraiment dues à la pollution. Et non aux terrains ou aux nappes phréatiques.

Ainsi, le problème pourrait être davantage lié aux pesticides et à la pratique de l’enfouissement des déchets.

Des phénomènes qui concerneraient également l’agriculture traditionnelle. La polémique connaît donc ses balbutiements et nul doute que d’autres analyses et contre-analyses devront être menées pour abreuver le débat. Et vous, qu’en pensez-vous ? Etes-vous étonnés par cette nouvelle ?

*

jeveuxtemoigner Potagers urbains : quels risques de pollution ?

* recherche effectuée en collaboration avec le Potager botanique de l’Université nationale de Khmelnitsky, en Ukraine.

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Eva est passionnée d’écriture. Elle est sensible aux sujets de société, et en particulier, à ceux qui touchent au développement durable, au commerce...

7 commentaires Donnez votre avis
  1. bah raison de plus pour développer le vélo en ville et améliorer la gestion/réduction des déchets, d’autant qu’il n’y a pas que ces légumes qui grandissent dans cet environnement urbain pollué : il y a nous aussi…

  2. Cet été j’ai pu manger de notre jardin minuscule 4 ou 5 figues succulentes chaque matin au petit déjeuner pendant plus d’un mois (en Picardie) Est-ce pire que de manger un fruit sans aucun goût à part celui des piqûres de leurs saletés de conservateur et qui sont importés ? Et les petites tomates que l’on récolte je peux vous dire que le goût n’a rien à voir. Autre chose! Le lait du matin vous pensez qu’il a le goût du lait, qu’il soit entier, 1/2 écrémé etc…Ce n’est que de la flotte, car on lui a extrait tout ce qui lui donne sa saveur pour revendre la crème à part X fois le prix de revient. Et ce ne sont pas les producteurs qui en profitent !

  3. Cet été j’ai pu manger de notre jardin minuscule 4 ou 5 figues succulentes chaque matin au petit déjeuner pendant plus d’un mois (en Picardie) Est-ce pire que de manger un fruit sans aucun goût à part celui des piqûres de leurs saletés de conservateur et qui sont importés ? Et les petites tomates que l’on récolte je peux vous dire que le goût n’a rien à voir. Autre chose! Le lait du matin vous pensez qu’il a le goût du lait, qu’il soit entier, 1/2 écrémé etc…Ce n’est que de la flotte, car on lui a extrait tout ce qui lui donne sa saveur pour revendre la crème X à part X fois le prix de revient. Et ce ne sont pas les producteurs qui en profitent !

  4. Bonjour
    Je suis un peu hors sujet on nous parle des légumes bio mais quand on ouvre les serres pour la pluie les nuages viennent de loin et transportent des cochonneries
    et l’eau de pluie dans les bidons on arrose avec on le voit des fois un parc d’haricots verts par exemple suite à une pluie acide devient la moitié jaune et l’autre est intact il est temps de se tracasser il fallait le faire avant

  5. C’est malheureusement vrai…cultiver au bord de routes très fréquentées, c’est pas le top. En revanche, est-ce qu’on sait ce qu’il en est des légumes cultivés en hauteur, sur les toitures, comme à New York ou dans d’autres grandes villes ? L’air y est sans doute pollué, mais on parle de métaux lourds…et s’ils sont lourds, ils devraient rester en bas, non ? Y a-t-il des études qui ont été menées sur cette question ? Si quelqu’un a des réponses, merci d’avance…

  6. C’est trop comique : cela fait des décennies que l’industrie agro-alimentaire nous empoisonne avec des végétaux (légumes et fruits) bourrés de pesticides, insecticides, herbicides et autres -cides, et on veut nous faire peur avec les légumes cultivés sur son balcon SANS produit phyto-sanitaire et parfois arrosés avec de l’eau de récupération. Faut-il rire ou pleurer ?

    • il faut surtout continuer ce magnifique projet de jardin pour tous partout en utilisant tous les espaces verts possibles à la ville et dans nos campagnes. Arrêtons le béton! La pollution est partout mais quand nos dirigeants comprendront ils qu’il y a urgence à ouvrir les yeux et à prendre les bonnes résolutions ? C EST UNE QUESTION DE SURVIE MONDIALE

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