Les crevettes d’Asie, les esclaves modernes et nous

Dans notre économie où les salariés sont hyper-protégés, on oublie combien, dans certaines régions du monde, les conditions de travail sont précaires. Elles frisent même l’esclavage dans certaines filières comme la pêche en Asie.

Rédigé par Jean-Marie, le 25 Jan 2016, à 17 h 00 min
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Comment éviter le trafic d’êtres humains ?

Il est difficile de réagir a posteriori à de telles pratiques qui laissent le consommateur occidental désarmé. En revanche, de tels cas militent pour la promotion d’achats de produits issus de filières agricoles qualitatives, plus durables, plus équitables, et souvent plus locales et plus biologiques.

Pour l’instant ce sont les Etats qui commencent à réagir car si la question de la pêche esclavagiste se pose également dans d’autres pays (Philippines), c’est surtout la Thaïlande qui est soupçonnée d’être une plaque tournante du trafic d’êtres humains et d’abriter le plus grand nombre d’esclave.

L’ambassadeur thaï aux États-Unis, Vijavat Isarabhakdi affirme que « la Thaïlande se bat contre l’esclavage. Des progrès ont été constatés, même s’il y en a encore beaucoup à faire ». Cela ne rassure pas les Etats-Unis qui envisage de la placer sur la liste noire des pays liés au trafic humain, ce qui serait synonyme de sanctions économiques. La nouvelle junte au pouvoir va devoir prendre la question au sérieux car la Thaïlande est le second fournisseur de produits de la mer des Etats-Unis, avec 16 % de ses importations.

Comme l’expliquait Le Courrier International : « Les principales prises – légales ou non – des chalutiers thaïlandais sont la sardine, la maquereau, la seiche, la calmar, l’anchois et les poissons de rebut, qui sont transformés en nourriture pour animaux ou entrent dans la composition de la sauce de poisson. Les Américains consomment une énorme quantité de ces poissons. Selon les chiffres du gouvernement américain, 20 % du volume des importations US de maquereaux et de sardines proviennent de Thaïlande. La proportion atteint 33 % pour les boulettes, les pâtés et les croquettes préparées avec les poissons de rebut. Et la sauce de poisson thaïlandaise inonde 80 % du marché américain. Mais les représentants de l’industrie en Thaïlande admettent qu’il est généralement impossible de dire si tel poisson ou produit à base de poisson est le fruit du travail forcé ou pas ».

Un reportage TV sur la pêche clandestine et les esclaves en Thaïlande

[1Employment practices and working conditions in Thailand’s fishing sector / International Labour Organization ; ILO Country Office for Thailand, Cambodia and Lao People’s Democratic Republic ; ILO Tripartite Action to Protect Migrants within and from the GMS from Labour Exploitation (TRIANGLE) ; Asian Research Center for Migration, Institute of Asian Studies, Chulalongkorn University. – Bangkok : ILO, 2013, xvi, 105 p.
Trafficking of Fishermen in Thailand, Organisation Internationale pour les Migrations, 2011, 92 p. http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/—asia/—ro-bangkok/documents/publication/wcms_220596.pdf

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6 commentaires Donnez votre avis
  1. tres interressant je le recomande

  2. Pouuuuuuuuuuuuuuuuuuuufffffffffffffffffff

    c’est du réchauffer tout ça APPEL qui soustraite avec des entreprise qui mène des esclaves on en parle pas , Cacao Barry enfants esclaves dans les plantation on en parle pas est etc C’est totalement utopique de croire que ce sont ce qu »ils achètent qui son coupable.

    Dans mon jardin quand je coupe de la mauvaises herbes elles reviennent si je veux quelle ne reviennent plus du tout je ne met pas du désherbant mais j’arrache la racine. Couper les têtes de ces gouvernement responsable est on n’en reparlera pas pendant très longtemps. il y a le globe terrestre et a l’intérieur toutes les nations , toutes ces gouvernement son coupables pas un seul qui a les mains propres Alors faut arrêter de rêver VIVA LA VIE VA !

  3. Merci de dénoncer ces pratiques
    Il faut boycotter les produits industriels venus de loin. A court terme cela ôtera du travail aux « esclaves » mais à long terme cela tarira les flux d’argent. De l’autre côté il faut faire pression sur nos gouvernants pour qu’ils mettent sur la table la question des droits de l’homme dans les négociations commerciales avec les pays en question

  4. c’est bien de dénoncer tous ces trafics mais alors c’est à l’origine ceux qui achètent ces « importations » de prendre enfin leurs responsabilités et ne pas les commander !!! facile de le dire aux « petits consommateurs » ce qu’il se passe au départ mais… que faire ???? aux industriels et distributeurs de faire correctement leur travail pour « distribuer » des produits de qualité fais dans de bonnes conditions ! si les journalistes arrivent à connaitre tout celà pourquoi pas les « clients » de ces patrons qui ne pensent eux aussi qu’au fric !!!

  5. Je profite de votre article pour préciser un élément souvent ignoré si ce n’est masqué pour les besoins de la cause de l’exploitation humaine : Ce que nous appelons habituellement esclave est en fait la condition du forçat (Travailler comme un forçat, faire un métier de forçat. Au fig. Travailler durement, jusqu’à épuisement.)
    Dans la représentation populaire porté par le cinéma, l’esclave type c’est Spartacus enchaîné cassant des cailloux dans la mine ou gladiateur promis à la mort. Mais Spartacus est représenté dans les conditions de vie d’un forçat.
    Sachez que les « esclaves » de la Rome antique pouvaient racheter leur liberté au bout d’un certain nombre d’année. Et, ce qui échappe souvent à la réflexion est : comment racheter sa liberté en tant qu’esclave si l’on est pas payé ? Croyez-vous que les romains étaient suffisamment bêtes pour ne pas comprendre qu’un esclave (non rémunéré) qui achète sa liberté aurait forcément volé ses maîtres ?
    En réalité les esclaves romains et non les forçats, vivaient sensiblement les mêmes conditions que les employés d’aujourd’hui, sauf qu’ils étaient logés, nourris et donc payés, si vous avez suivit mon raisonnement. Au passage je vous rappelle que l’on constate de plus en plus « d’employés » de nos jours qui dorment dans leur voiture parce qu’ils n’ont pas les moyens de se loger … De surcroît, connaissez-vous beaucoup de personnes qui après avoir « travaillé » ne serait-ce qu’une dizaine d’année sous nos conditions économiques actuelles, puissent racheter leur liberté c’est à dire ne plus être soumis aux conditions « d’esclave-employé » ?
    En résumé les esclaves modernes sont les employés et ce que nous appelons esclaves comme ces pauvres pêcheurs forcés de votre article, sont des forçats. Et vos malheureux lecteurs employés comme moi, sommes des esclaves modernes (même pas nourris, ni logés et encore moins dans la possibilité de se libérer de ce système… )

    • Tout à fait en accord avec votre article, mais en ajoutant une parenthèse, on aidera les émigrants a se loger et on leurs attribuera des aides, ce qui ne sera pas le cas pour les employés à qui on demandera des garanties qui ne pourront fournir.

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