Interdiction des néonicotinoïdes : les populations d’oiseaux reprennent
Quatre ans après l’interdiction des néonicotinoïdes en France, des signes timides mais réels de rétablissement apparaissent chez les populations d’oiseaux. Les insectivores, les plus touchés par ces pesticides, montrent une légère reprise, preuve de l’impact durable de ces substances sur la biodiversité.

Depuis 2018, l’usage des néonicotinoïdes est interdit en France. Cette décision, motivée par leur rôle néfaste pour les abeilles et les oiseaux, marque une étape clé dans la protection de la biodiversité. Quatre ans après, les scientifiques observent des évolutions encourageantes, bien que limitées, dans les populations d’oiseaux locales.
Interdiction des néonicotinoïdes : les populations d’oiseaux réaugmentent, mais sont toujours en dessous de leur nombre habituel
L’interdiction des néonicotinoïdes a été instaurée au 1er septembre 2018 après plusieurs études montrant leur toxicité sur les pollinisateurs et les oiseaux insectivores. Selon l’Anses, les néonicotinoïdes persistants, comme l’imidaclopride, restent dans les sols et les eaux plusieurs années après leur usage, ralentissant le rétablissement des espèces touchées. Une récente étude scientifique française, qui a analysé 1.983 parcelles sur la période 2013-2022, montre que les oiseaux insectivores demeurent plus vulnérables aux résidus d’imidaclopride que les espèces granivores. Les populations d’insectivores restent donc inférieures de 9 % sur les sites anciennement traités, contre un déficit de 12,7 % avant l’interdiction.
« Nous avons trouvé que la population d’oiseaux insectivores était négativement associée à l’utilisation d’imidaclopride », a fait savoir Thomas Perrot, chercheur à la Fondation pour la recherche sur la biodiversité. Cette persistance souligne que même après l’arrêt légal des néonicotinoïdes, la récupération des populations d’oiseaux se fait progressivement.
Les premières preuves de la reprise des populations d’oiseaux sont là !
Les données de terrain révèlent une légère amélioration des effectifs. Entre 2019 et 2022, les populations d’oiseaux insectivores ont augmenté de 2 à 3 % sur l’ensemble du territoire. Les espèces les plus sensibles, comme les merles, fauvettes et pinsons, affichent des signes de reprise timide, ce qui constitue un signal encourageant pour la biodiversité. Pour autant, l’impact des pesticides sur ces populations reste palpable : des résidus ont été détectés dans le sang d’oiseaux plusieurs années après l’interdiction, suggérant un effet retardé sur la reproduction et la survie des jeunes.
Cette reprise graduelle démontre l’importance d’un suivi à long terme pour évaluer l’efficacité des politiques de protection de la nature.
Malgré ces signes positifs, le rétablissement reste lent et inégal. Les oiseaux granivores montrent peu de changement, tandis que les insectivores continuent de pâtir des résidus environnementaux. Les scientifiques rappellent que la réduction des pesticides chimiques doit s’accompagner de mesures complémentaires, telles que la restauration d’habitats et la diversification agricole, pour soutenir durablement les populations d’oiseaux. Il n’empêche que la France sert désormais de modèle pour d’autres pays européens, qui envisagent de limiter l’usage des néonicotinoïdes afin de protéger les pollinisateurs et la biodiversité globale.
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