Acétamipride : retour d’un insecticide dangereux pour les abeilles mais pas que…
Connaissez-vous l’Acétamipride ? Les dangers de ce pesticide qui pourrait bien être réautorisé en France sont pourtant nombreux.

C’est une molécule interdite en France depuis septembre 2018, mais qui pourrait bien être de retour bientôt. De la famille des néocotinoïdes, l’acétamipride est un puissant insecticide. Aussi puissant que dangereux.
Des néocotinoïdes prégnents dans la nature
Les risques que cette substance représentait pour la santé des enfants ont été soulignés dans une étude publiée en 2019 : on en retrouvait la trace dans l’urine d’un quart des nouveau-nés étudiés au sein d’un centre de soins intensifs à Tokyo. De même, une autre étude, cette fois réalisé en Suisse en 2022, montrait que des enfants étaient contaminés jusque dans leur système nerveux ! Comme pour les insectes, ces néonicotinoïdes sont justement des neurotoxiques. Avec des conséquences connues pour le corps humain : soucis de mémoire, maladies rénales, malformations cardiaques…
Or, des quantités importantes ont déjà été épandues par le passé dans l’Hexagone : en 2012, près de sept tonnes d’acétamipride y étaient vendues, car certains secteurs agricoles en dépendent. Cette substance persistant dans l’environnement disparaît à moitié dans l’eau en moyenne en 420 jours. Ces néonicotinoïdes ont également la capacité d’imprégner également l’intérieur des plantes, des racines jusqu’aux fleurs.
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Un vrai tueur d’abeilles
On comprend mieux pourquoi on surnomme cette substance la tueuse d’abeille : une dizaine de microgrammes (soit 0,000001 gramme) d’acétamipride ingéré par une abeille suffit pour tuer la moitié d’une colonie en l’espace de deux jours…. Créé pour tuer les insectes, il massacre les abeilles. Selon les chiffres de Toxibees, l’acétamipride serait « peu toxique » pour les abeilles par absorption orale ou par contact, mais obtiendrait la pire note en matière de « toxicité chronique ou effets sublétaux ». Ainsi, en prenant en compte l’exposition chronique des abeilles sur 10 à 20 jours, les néonicotinoïdes sont au moins dix à cent fois plus toxiques pour elles.
Certains secteurs agricoles sont encore dépendants de ces néonicotinoïdes, et ont vu leurs rendements chuter depuis leur interdiction en France. Tel celui de la noisette, attaquée par le baladin, ou de la betterave, submergée par les pucerons verts. Pour autant, des alternatives existent, d’autant plus que les néonicotinoïdes ne sont en réalité utilisés que depuis les années 1990. Ainsi, dans un rapport publié en 2021, l’Anses listait pas moins de 22 produits ou méthodes de substitution.
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