Violences gynécologiques : enfin une charte à l’attention des médecins

Dans l’espoir d’en finir avec les violences obstétricales et gynécologiques, la profession vient d’adopter une charte à laquelle tous les professionnels de santé de France oeuvrant dans ce domaine doivent désormais adhérer.

Rédigé par Anton Kunin, le 22 Oct 2021, à 11 h 20 min
Violences gynécologiques : enfin une charte à l’attention des médecins
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La « Charte de la consultation en gynécologie ou en obstétrique » définit les bonnes pratiques et les limites des examens auxquels les médecins peuvent procéder.

Les examens gynécologiques requièrent obligatoirement un accord oral de la patiente

Mettre fin aux examens gynécologiques non consentis et ne prenant pas en compte l’impératif du respect de la pudeur de la femme, tel est le mot d’ordre de la « Charte de la consultation en gynécologie ou en obstétrique », qui vient d’être adoptée par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), la Société française de gynécologie (SFG) et plusieurs autres organisations professionnelles du domaine de la gynécologie et de l’obstétrique. Dès les premières phrases, le ton est posé : « Cette consultation nécessite une écoute, une attitude, un dialogue et un examen physique dans un esprit de bienveillance et de respect mutuel ».

Cette charte pose des bornes aux examens que les professionnels de santé peuvent, ou non, pratiquer. « L’examen clinique est précédé d’une explication sur ses objectifs et ses modalités. Si la femme désire ne pas être examinée, elle est invitée à en faire part en début de consultation. […] L’accord oral de la femme est recueilli avant tout examen clinique », peut-on y lire.

Faire diminuer le nombre d’examens non nécessaires

charte consultation gynécologie

Vérifier le consentement avant un examen – © RossHelen

De plus, « l’examen clinique n’est pas systématique », rappelle la charte. L’examen n’est justifié que s’il peut fournir des renseignements que l’imagerie ne peut pas apporter, ou bien lorsque la réalisation d’un prélèvement (frottis, examens bactériologiques) est nécessaire. L’examen n’est d’ailleurs pas conseillé lors de la première consultation d’une jeune femme pour contraception, en l’absence de symptômes.

Cette charte pose également des exigences censées permettre à la femme de se sentir à l’aise lors de ce moment délicat. « La femme doit pouvoir se dévêtir à l’abri des regards, dans le respect de sa pudeur. […] La personne examinée peut être assistée par l’accompagnant de son choix », peut-on y lire. En plus, l’examen doit pouvoir être interrompu dès que la patiente en manifeste la volonté. « Aucune pression, en cas de refus, ne sera exercée sur elle ; il convient alors de l’informer de l’éventuelle nécessité d’un nouveau rendez-vous pour réaliser l’examen, si celui-ci est indispensable, et de l’informer des limites diagnostiques et thérapeutiques que cette absence d’examen clinique peut entraîner », exige la charte.

Illustration bannière : Une charte pour les consultations en gynécologie – © anatoliy_gleb
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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