Véhicules électriques : des chargeurs rapides nids à pollution

Corollaire du succès croissant des bornes de recharge rapide pour véhicules électriques : une concentration de pollution bien au-dessus de la moyenne.

Rédigé par , le 24 Aug 2025, à 10 h 00 min
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C’est une toute nouvelle étude de l’université de Californie qui le révèle : les bornes de recharge rapide pour véhicules électriques sont des lieux aussi fréquentés que pollués.

Des niveaux de particules plus élevés

C’est un des nombreux paradoxes de la transition énergétique : alors que de plus en plus de conducteurs prennent le volant d’un véhicule électrique, leur production comme leur usage n’est pas pour autant sans conséquences. Ainsi, des scientifiques de l’université de Californie viennent de faire un constat des plus étonnants : les bornes de recharge rapide pour véhicules électriques sont de véritables hotspots en termes de pollution.

« Nous avons testé 50 bornes de recharge rapide à Los Angeles et avons constaté des niveaux de particules plus élevés près des bornes de recharge électriques, avec des niveaux encore plus élevés de traceurs métalliques provenant des particules de freins et de pneus, explique Yifang Zhu, professeur de santé environnementale à l’UCLA et auteur principal de l’étude. Pour remédier à ce problème, il suffirait d’apporter quelques modifications techniques. »

Des particules atmosphériques potentiellement dangereuses

L’air autour des bornes de recharge rapide contenait en effet environ deux fois plus de particules fines que la concentration urbaine habituelle. Pour les scientifiques ayant mesuré la qualité de l’air, ce ne sont pas les bornes qui sont responsables de cette pollution. Celle-ci serait en fait due aux ventilateurs de refroidissement à l’intérieur des bornes, qui soulèvent la poussière laissée par les véhicules électriques en circulation.

Les chercheurs ont recherché des particules atmosphériques potentiellement dangereuses, appelées PM 2,5, mesurant environ 2,5 micromètres ou moins de largeur, soit environ 30 fois plus petites qu’un cheveu humain. Aux bornes de recharge, les concentrations quotidiennes variaient de 7,3 à 39,0 microgrammes par mètre cube, tandis que la même analyse, effectuée dans les sites urbains dépourvus de bornes de recharge rapide, n’a révélé que des concentrations de 3,6 à 12,4 microgrammes par mètre cube. « Nous avons effectué des mesures à différentes distances des bornes de recharge, expliquent les scientifiques. Les valeurs les plus élevées [15-200] ont été relevées au niveau des armoires électriques des bornes. Heureusement, à quelques mètres de là, les concentrations diminuent sensiblement. À quelques centaines de mètres, on ne constate plus aucune différence notable par rapport aux niveaux de pollution ambiante. »

Rester à l’intérieur

Pour Yifang Zhu, professeure de sciences de la santé environnementale au sein de la Fielding School of Public Health de l’UCLA, spécialisée dans la pollution atmosphérique, « la principale préoccupation concerne les conducteurs de véhicules électriques. Lorsqu’ils rechargent leur voiture à une borne de recharge rapide, ils sont exposés à des niveaux élevés de particules nocives. Mais ils peuvent atténuer cette exposition en restant à l’intérieur de leur véhicule et en activant le système de climatisation. Ou bien se rendant à l’intérieur ou dans un espace ouvert à proximité. »

Ainsi, estime la chercheuse, « les véhicules électriques représentent une nette amélioration par rapport aux véhicules thermiques. Nos propres études montrent que l’électrification des transports purifie l’air pour tous. Ces émissions involontaires des bornes de recharge rapide doivent être traitées, par exemple en ajoutant des filtres à air pour empêcher la redistribution des particules fines. »

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