Donald ou Hillary : qui s’occupera d’écologie ?

Le 8 novembre prochain, les citoyens américains choisiront le futur dirigeant des États-Unis. Alors que les médias relayent les petites phrases choc des candidats, que pensent Donald Trump et Hillary Clinton des questions de fond en matière environnementale ?

Rédigé par Charlie Trisse, le 10 Aug 2016, à 8 h 03 min
Donald ou Hillary : qui s’occupera d’écologie ?
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Les Accords de Paris sur le climat seront-ils remis en cause ?

Les États-Unis de Barack Obama se sont récemment engagés à ratifier les Accords de Paris (COP21), ligne politique qui serait poursuivie et encouragée par Hillary Clinton en tant que chef d’État.

Mais, là aussi, Donald Trump s’oppose à cet accord et a annoncé qu’il souhaite le voir annulé, arguant que « nous avons besoin de réchauffement climatique, car il fait froid ». Les experts estiment néanmoins que cette renégociation serait totalement irréaliste et afficherait une image désastreuse des États-Unis sur la scène internationale.

Hillary Clinton, la candidate « presque écolo »

Soutenue par les associations environnementales américaines, Hillary Clinton fait figure de bonne élève en matière environnementale. Lors de la convention du Parti démocrate qui l’investissait officiellement candidate du parti démocrate, James Cameron, le réalisateur de Titanic et mécène de la cause environnementale, a diffusé un court métrage pour la candidate pourfendant le discours climato-sceptique de Donald Trump.

Par ailleurs, la candidate Démocrate est plébiscitée par John Podesta, l’actuel conseiller environnement de Barack Obama.

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Barack Obama et Hillary Clinton lors de la Convention républicaine, juillet 2016 © Sarah Burris Flickr

Si l’environnement a toujours été présent dans les programmes des Démocrates, la primaire a permis d’élever le débat concernant les enjeux du changement climatique. Bernie Sanders, ardent défenseur d’une ligne écologique, était appuyé par les associations environnementales et les électeurs du parti écologiste américain, le Green Party.

Grâce à lui, Hillary Clinton a pu définir une ligne de politique environnementale plus précise. Parmi ses objectifs à court terme, on note la négociation avec le Mexique et le Canada d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Refusant de « tourner le dos à l’un des plus grands défis faisant face à l’Amérique », elle souhaite développer les réseaux de production d’énergies renouvelables, notamment le solaire.

La candidate a également prévu d’installer 500 millions de panneaux photovoltaïques sur le territoire nord-américain avant la fin de son premier mandat, ce qui représenterait une augmentation de 700 % de la quantité de panneaux y étant déjà implantés. Elle appuie son argumentaire sur le fait que l’éolien serait vecteur de nombreux emplois verts.

Hillary Clinton entend parvenir à produire assez d’énergie renouvelable pour alimenter l’ensemble des foyers américains en moins de 10 ans et faire des États-Unis « la super puissance des énergies propres ». Son ambition est de renouveler les infrastructures vieillissantes des États-Unis, où les risques de fuites de gaz ou de pétrole sont de plus en plus importants.

Note discordante toutefois, et concession au souci d’indépendance énergétique de la population : Hillary Clinton dit n’être pas totalement opposée à l’extraction d’énergies fossiles aux États-Unis et se dit favorable à la fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste. Il faut dire que la fondation Clinton perçoit de coquettes sommes en provenance de lobbies pétroliers, comme ExxonMobil, ConocoPhillips, ou des pays du Golfe.

Trump Hillary USA pétrole

Privilégiant l’emploi au détriment de l’environnement et clamant haut et fort qu’il va «  abroger tous les programmes tueurs d’emploi de l’administration Obama, notamment le plan d’action pour le climat et la réglementation sur l’eau », Donald Trump s’adresse à un électorat républicain relativement peu intéressé par les questions environnementales.

Toutefois, selon une étude de l’université de Standford de janvier 2015, plus de 70 % des Américains seraient favorables à une action du gouvernement fédéral américain en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique, notamment la réduction des gaz à effet de serre.

Si économie, terrorisme et immigration monopolisent largement le débat, ne pas prendre en compte l’environnement risque donc de coûter cher au candidat Républicain. À noter toutefois que Hillary Clinton doit quant à elle, veiller à ne pas perdre les 3 à 5 % des voix qui pourraient se détourner d’elle pour soutenir la candidate écologiste, Jill Stein. Alors peut-on espérer un retour de la question écologique au coeur des débats pour la course à la Maison blanche ?

Pour aller plus loin : il n’y a pas d’onglet parlant d’environnement sur le site internet de Donald Trump contrairement à celui d’Hillary Clinton.

Illustration bannière :Donald Trump – © Gage Skidmore Flickr
Illustration bannière : Hillary Clinton – © Marc Nozell Flickr
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Titulaire d'un master 2 en "Journalisme et communication à l'international" de Sciences Po Aix et disposant d'un bachelor en "Relations Internationales" de...

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