Guérir le syndrome de l’intestin irritable : des pistes prometteuses

Le syndrome du côlon irritable pourrait enfin avoir été élucidé et serait lié à une réponse immunitaire erronée.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 21 Jan 2021, à 10 h 15 min
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Il porte deux noms distincts… et il concerne près de 5 % de la population française. Le syndrome de l’intestin irritable (SII), ou syndrome du côlon irritable (SCI), fait partie de ces maladies bénignes peut étudiées et mal comprises qui gâchent le quotidien de ceux qui en sont affectés sans qu’une solution n’existe. Heureusement, certains chercheurs s’y intéressent et font parfois des découvertes qui donnent de l’espoir.

Gastro-entérite, aliments et réponse immunitaire

Ce sont des chercheurs belges qui ont mené cette étude, publiée sur la revue scientifique Nature(1) le 13 janvier 2021. Une première étude dont les résultats doivent être confirmés, mais qui pourrait apporter des éclaircissements pour cette maladie de l’intestin irritable qui toucherait, selon les experts, 20 % de la population mondiale. Bénigne heureusement, mais très handicapante dans la vie quotidienne, elle serait liée à un simple concours de circonstances.

L’hypothèse de base qui a poussé les chercheurs à s’intéresser au syndrome de l’intestin irritable est le fait qu’il se déclenche souvent après une simple gastro-entérite, ou grippe intestinale, maladie là-aussi bénigne liée à un virus. Or, qui dit virus dit… réponse immunitaire. Le docteur Boeckstaens et son équipe de l’université belge de Louvain ont donc voulu savoir s’il n’y avait pas un lien entre, justement, cette réponse immunitaire et l’alimentation. Il semblerait bien que oui.

Améliorer son transit intestinal : quel aliment choisir ? © Monstar Studio

Syndrome de l’intestin irritable : vers une recherche à grande échelle ?

Pour tester leur hypothèse, ils ont donc pris des souris à qui ils ont injecté une bactérie intestinale pour déclencher une réponse immunitaire, tout en les nourrissant d’ovalbumine, soit de blanc d’oeuf. Une fois guéries de leur gastro-entérite, les souris en question ont à nouveau été nourries de cet aliment… et la réponse immunitaire a de nouveau été déclenchée, alors qu’il n’y avait pas de virus. Pour les chercheurs, la thèse est la suivante : lorsqu’un aliment est présent dans le côlon au moment où la réponse immunitaire contre la gastro-entérite est déclenchée par le corps humain, ce dernier semble confondre virus et aliment. Lorsque ce même aliment est à nouveau ingéré, il déclenche à nouveau la réponse immunitaire, cette fois sans réelle raison.

Douze personnes volontaires ont subi à leur tour des tests visant à confirmer cette hypothèse sur l’humain : toutes présentaient ce syndrome lié à un aliment bien identifié, et lorsque les antigènes alimentaires associés leur ont été injectés « elles ont produit des réactions immunitaires localisées similaires à celles observées chez les souris ». Chez les volontaires sains, ces injections n’ont pas produit de réaction.

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Les chercheurs vont poursuivre leur étude, visant cette fois un protocole adapté à grande échelle pour confirmer l’hypothèse. Avec peut-être à la clé une piste pour un traitement, ou tout du moins une meilleure prise en charge.

Illustration bannière : Les troubles fonctionnels intestinaux chroniques touchent 5 % des Français © Andrey_Popov
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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