Habiter en ville fait grossir… les animaux sauvages

Contrairement à ce qui avait été théorisé de longue date, le milieu urbain ne rend pas les animaux plus petits – bien au contraire, les animaux des villes sont plus grands que ceux des champs, apprend-on dans une étude publiée dans la revue Communications Biology.

Rédigé par Anton Kunin, le 24 Aug 2021, à 11 h 37 min
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L’évolution de la taille des animaux en fonction des habitats pourrait être la conséquence de plusieurs facteurs.

Le milieu urbain est moins exigeant pour les animaux, ils peuvent grossir sans soucis

C’est un fait : les animaux urbains sont plus grands que ceux vivant en milieu naturel. Alors, pourquoi cette divergence, alors même qu’il s’agit de mêmes espèces ? Dans une étude parue dans la revue Communications Biology, Maggie Hantak du Musée d’histoire naturelle de Floride et Bryan McLean de l’Université de Caroline du Nord émettent trois hypothèses : celle de l’« îlot de chaleur » (à savoir l’écart de températures entre la campagne et la ville), la fragmentation des habitats (induite par l’urbanisation) et une plus grande disponibilité de nourriture en ville (déchets).

Si l’on part de l’hypothèse que la nourriture est plus abondante en ville, cette plus grande taille des animaux urbains s’explique facilement. En plus, le mode de vie urbain réduit la nécessité pour les animaux d’être habiles : il n’y a pas autant de compétition pour la nourriture car elle est abondante d’une part, et ils sont beaucoup moins victimes de prédateurs d’autre part.

Pour une raison ou une autre, le fait de vivre en milieu urbain rend les animaux plus grands

taille animaux sauvages en ville

Un rat dans la rue pendant la journée – © lortek

La réalité va en revanche à l’encontre de la règle de Bergmann, qui veut que la taille des animaux augmente lorsque le climat dans lequel ils vivent est plus froid. Dans la réalité, les chercheurs font le constat opposé : les villes, toujours plus chaudes que les milieux naturels, font pourtant que les animaux deviennent plus grands. Dans une étude réalisée en 2003, Niels Martin Schmidt and Per Moestrup Jensen proposaient en revanche une explication plus concordante : vivant en milieu hostile (fragmenté et soumis à l’empreinte humaine) que sont les villes, les animaux urbains sont voués soit à l’extinction, soit à une évolution importante, une plus grande taille les rendant plus à même d’y survivre.

La tendance à une taille plus importante en milieu urbain se vérifie pour la quasi-totalité des espèces, invalidant ainsi la règle de Bergmann. Preuve supplémentaire que c’est le fait de vivre en milieu urbain qui rend l’animal plus grand, les chercheurs ont repéré une corrélation systématique entre la densité de population humaine et la moindre taille des animaux.

Illustration bannière : Taille des animaux sauvages en ville : une différence par rapport aux zones rurales – © Jakub Rutkiewicz
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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