Un virus commun à l’origine du développement de la sclérose en plaques !

Le lien entre le virus d’Epstein-Barr (virus EBV) et la sclérose en plaques fait l’objet d’études scientifiques depuis des décennies. Mais en ce début de 2022, c’est une étude de très grande ampleur (10 millions de participants) qui fait revenir le sujet sur le devant de la scène.

Rédigé par Anton Kunin, le 17 Jan 2022, à 11 h 33 min
Un virus commun à l’origine du développement de la sclérose en plaques !
Précédent
Suivant

Une infection préalable au virus EBV est un prérequis déterminant au développement de la sclérose en plaques, ont conclu des chercheurs américains.

Le virus EBV multiplie par 32 le risque de développer une sclérose en plaques

Si tous les facteurs entraînant le développement d’une sclérose en plaques ne sont pas connus, il est désormais certain qu’une infection préalable au virus d’Epstein-Barr (virus EBV) est un facteur déterminant.

Dans le cadre d’une étude menée sur 20 ans (1993-2013), Kjetil Bjornevik et Marianna Cortese, de l’Université de Harvard, ont étudié les sérums du sang de 10 millions de militaires américains. Ceci a permis d’avoir une visibilité sans précédent sur les différents virus présents dans leurs corps. En épluchant les dossiers médicaux de ces militaires, les chercheurs ont par ailleurs identifié 955 individus qui se sont vu diagnostiquer une sclérose en plaques pendant leur service militaire.
Les chercheurs se sont ensuite penchés sur les profils sérologiques de ces 955 personnes pour vérifier leur hypothèse comme quoi le virus EBV était un préalable indispensable au développement d’une sclérose en plaques.

Verdict : le risque de développer une sclérose en plaques était multiplié par 32 après une infection au virus EBV. Par ailleurs, aucun lien ne pouvait être observé entre les infections à d’autres virus et le développement de la sclérose en plaques.

sclérose en plaques virus

100.000 personnes en France son atteintes de sclérose en plaques – © FabrikaSimf

Lire aussi : Parkinson, Alzheimer… Un nouvel outil de diagnostic précoce des maladies neurodégénératives

Les autres facteurs entraînant la sclérose en plaques restent à déterminer

Le virus EBV appartient à la famille des Herpèsvirus. Après infection, ces virus se maintiennent dans le corps en forme latente jusqu’à la fin de la vie du sujet contaminé. Le virus EBV, tout en étant dormant, se reproduit lors des périodes de réactivation, en modulant le système immunitaire.

Quant à la sclérose en plaques, il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique qui entraîne des lésions de la myéline, cette gaine d’isolation des cellules nerveuses du cerveau et de la moelle spinale. Ces lésions altèrent la capacité des différentes parties du système nerveux à communiquer entre elles.

Toujours est-il qu’une question fondamentale reste en suspens. Au cours de leur vie, 95 % des adultes environ contractent le virus EBV. En même temps, seule une poignée d’entre nous développons la sclérose en plaques.
Il est évident que, lorsqu’il s’agit du développement de cette maladie, d’autres facteurs entrent également en jeu. Autant de questions auxquelles les chercheurs doivent encore trouver des réponses…

Illustration bannière : La sclérose en plaques ou SEP est une maladie inflammatoire auto-immune chronique, qui attaque le système nerveux central – © WindNight
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

Aucun commentaire, soyez le premier à réagir ! Donnez votre avis

Moi aussi je donne mon avis