Un régime végétarien pour réduire les effets de la crise en Ukraine ?

Le risque de pénuries alimentaires lié à des chocs comme la crise en Ukraine pourrait fortement être réduit si la population européenne adoptait un régime végétarien et réduisait la production de viande au profit d’une agriculture végétale.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 21 Nov 2022, à 9 h 31 min
Un régime végétarien pour réduire les effets de la crise en Ukraine ?
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Depuis l’explosion de la guerre en Ukraine, en février 2022, une inquiétude majeure est laissée relativement de côté : l’impact de ce conflit sur l’alimentation mondiale. Car comme la Russie, frappée par des sanctions internationales majeures, l’Ukraine est un grand pays producteur de céréales. Or, celles-ci sont fortement utilisées dans l’élevage. Réduire la consommation de viande pourrait donc permettre de les redistribuer.

Manger moins de viande pour absorber les chocs alimentaires mondiaux

Malgré la guerre entre les deux pays, un accord relativement instable pour que l’Ukraine puisse exporter une partie de sa récolte céréalière a été trouvé. Mais c’est loin d’être suffisant : le prix des céréales explose, l’offre s’amenuise, et certains pays en souffrent. Surtout les populations les plus pauvres, touchées de plein fouet par l’inflation et fortement dépendantes des importations.

Pour répondre à cette problématique, mais aussi aux risques de chocs alimentaires futurs, une solution : réduire la consommation de viande. C’est ce que propose Zhongxiao Sun, chercheur de l’Institut chinois d’agriculture, dans un article publié le 14 novembre 2022 dans la revue Nature Food[https://www.nature.com/articles/s43016-022-00634-4]xxxxx[/source]. Et cette réduction de la consommation de viande devrait être majoritairement adoptée en Europe et au Royaume-Uni.

Choisir une alimentation sans viande
« Les vegans ont énormément de carences », « je ne veux pas manger que de la salade, je ne suis pas un lapin », « il faut forcément manger de la viande pour être en bonne santé » :
tordons le cou aux idées reçues !

Moins de céréales pour les animaux, et plus pour les humains

elevage bovins

« 30 à 40 % des céréales produites sont utilisées pour nourrir les animaux », explique Paul Behrens, co-auteur de l’étude, dans un communiqué de presse(1). Et c’est encore pire en Europe et au Royaume-Uni, où ce taux atteint 60 %. Or, selon la recherche, passer à un régime végétarien en Europe de l’Ouest pourrait libérer « une surface plus grande que la France et le Royaume-Uni cumulés ».

En effet, soulignent les chercheurs, « 80 % de l’ensemble des terres agricoles » sont occupées par l’élevage en Europe. Réduire la consommation de viande reviendrait donc à réduire la part de terres occupées par les élevages, part qui pourrait alors être utilisée pour des céréales et autre production végétale. Sans compter « d’autres bienfaits » pour la planète : moins de consommation d’eau, moins d’émissions de carbone et une meilleure biodiversité.

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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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