Cheminée : tout ce qu'il faut savoir sur le ramonage

Entretenir régulièrement sa cheminée n’est pas seulement une question de bon sens, c’est une obligation légale. Ce geste simple permet d’éviter les incendies, les intoxications au monoxyde de carbone et de préserver le bon fonctionnement de l’installation. Mais alors, qui doit s’en occuper : le propriétaire ou le locataire ? Et surtout, peut-on le faire soi-même ? Zoom sur tout ce qu’il faut savoir pour un ramonage en règle.

Faire ramoner sa cheminée chaque année, c’est obligatoire

Chaque hiver, les cheminées, poêles et inserts tournent à plein régime. Pour profiter de la chaleur du feu sans risque, il est essentiel de nettoyer les conduits afin de retirer suie et résidus de combustion.
L’article 2213-26 du Code général des collectivités territoriales impose en effet un ramonage au moins une fois par an pour les cheminées, fourneaux et autres appareils de chauffage à combustion.

Mais attention : certaines communes ou départements exigent deux ramonages annuels, généralement avant et après la période de chauffe. Mieux vaut donc se renseigner auprès de sa mairie.
Ne pas respecter cette obligation expose à une amende de troisième classe, pouvant aller jusqu’à 450 €. Et en cas d’incendie, l’assurance habitation peut refuser ou réduire l’indemnisation.

Pourquoi ramoner régulièrement ?

Au fil des flambées, la suie et le goudron s’accumulent dans le conduit. Sans entretien, cela entraîne :

un risque d’incendie accru,
une émanation de gaz toxiques comme le monoxyde de carbone (responsable d’environ 3.000 intoxications et d’une centaine de décès par an en France),
une surconsommation de combustible, car les dépôts nuisent au bon tirage.

Ramoner, c’est donc gagner en sécurité, en efficacité énergétique et en tranquillité d’esprit.

Qui doit payer le ramonage ?

En règle générale, le ramonage incombe à l’utilisateur de la cheminée.

Si le propriétaire habite le logement, c’est à lui de s’en charger.
S’il le loue, le locataire doit réaliser le ramonage, car il s’agit d’une charge locative d’entretien courant (décret n°87-712 du 26 août 1987).

Le propriétaire, lui, doit s’assurer qu’à l’entrée du locataire, le conduit est en bon état et la cheminée en état de fonctionnement. En cas de besoin de nettoyage lors d’un changement de locataire, les frais peuvent être partagés entre les deux parties.

En faisant passer une brosse hérisson sur toute la hauteur du conduit, on décolle les suies et les dépôts de combustion (goudron)

Ramoner sa cheminée soi-même, est-ce une bonne idée ?

Il existe des kits de ramonage vendus dans le commerce, composés d’une brosse hérisson et de tiges flexibles. Cette méthode maison peut servir pour un entretien ponctuel, surtout en cas d’usage intensif.
Mais attention : seul un professionnel certifié peut délivrer un certificat de ramonage, indispensable pour que l’assurance habitation couvre un éventuel sinistre. Autrement dit, un ramonage « maison » n’a aucune valeur légale en cas d’incendie.

À qui faire appel et comment choisir son ramoneur ?

Pour être reconnu par les assurances, le ramoneur doit être qualifié et inscrit au registre du commerce.
Vous pouvez vérifier :

son code APE ou NAF 81.22Z, gage d’activité officielle de ramonage ;
sa certification Qualibat 5421 ou sa qualification OPQCB, attestant de ses compétences.

Certaines entreprises sont également labellisées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), notamment pour les chaudières à gaz ou à granulés. N’hésitez pas à demander un justificatif avant toute intervention.

Méthode manuelle traditionnelle de nettoyage de la cheminée sur le toit

Comment se déroule un ramonage ?

Le professionnel passe une brosse hérisson dans le conduit pour décoller suies et goudrons.
Deux méthodes existent :

Par le haut : le ramoneur monte sur le toit et nettoie jusqu’au chapeau de cheminée.
Par le bas : il travaille depuis l’intérieur, à l’aide d’une tige flexible.

En complément, un ramonage chimique peut être effectué. Il consiste à brûler une bûche ou une poudre spécifique pour ramollir les dépôts, mais il ne remplace jamais le ramonage mécanique.

Quel est le prix d’un ramonage ?

Les tarifs varient selon la méthode, le type d’installation et l’état des conduits :

Ramonage mécanique : entre 55 et 150 €,
Ramonage chimique : entre 30 et 100 €,
Cheminée à foyer ouvert : de 30 à 95 €,
Poêle à bois ou cheminée à foyer fermé : de 50 à 140 €.

Le professionnel est tenu de fournir un devis clair avant toute intervention. Conservez bien la facture et le certificat de ramonage, à présenter à votre assureur en cas d’incident.

Entretenir sa cheminée, c’est préserver sa sécurité, réduire sa consommation, et se protéger face aux sinistres. Un ramonage annuel par un professionnel qualifié reste la meilleure garantie d’un feu qui réchauffe… sans risque d’y laisser des plumes (ni son assurance).