Pollution sonore : le trafic routier tue plus qu’on ne le pense

Une exposition permanente à un niveau de bruit élevé est un facteur contribuant à l’apparition de cardiopathies ischémiques. Au moins 3.600 décès dus à ce facteur auraient pu être évités tous les ans sur le continent européen s’il n’y avait pas ce bruit.

Rédigé par Anton Kunin, le 29 Mar 2022, à 11 h 55 min
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Au moins un Européen sur cinq est actuellement exposé à des niveaux de bruit de la circulation routière considérés comme nocifs pour sa santé, apprend-on d’un article à paraître dans le numéro d’avril 2022 de la revue Environment International.

Dans les capitales européennes, 46,5 % des habitants sont exposés en continu à des niveaux de bruit inacceptables

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’une exposition à long terme à des niveaux sonores jour-soirée-nuit de 55 décibels au minimum dus à la circulation automobile est susceptible d’avoir des incidences négatives sur la santé. Alors, combien de personnes en Europe sont concernées ? Pour le savoir, une équipe de chercheurs a analysé les cartes de pollution sonore que les États soumettent à la Commission européenne, conformément à la directive n°2002-49, du 25 juin 2002, relative à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement (749 villes analysées). Les chercheurs ont ensuite calculé le nombre d’habitants de ces zones qui, en tant que riverains, sont exposés en continu à ce bruit.

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Verdict : 60 millions d’Européens sont victimes d’une exposition permanente au fameux niveau de bruit de 55 décibels minimum, dû à la circulation automobile. La situation est particulièrement préoccupante dans les capitales européennes, où 46,5 % des habitants en moyenne sont exposés en continu à ces niveaux de bruit inacceptables. Parmi les 25 capitales européennes analysées, la proportion de personnes exposées à ce niveau de bruit variait de 29,8 % à Berlin à 99,8 % à Sofia (Bulgarie).

Exposition au bruit : 1,3 décès pour 100.000 habitants aurait pu être évité à Paris

morts pollution sonore

L’exposition au bruit tue indirectement – © Alexey Pevnev

Les auteurs de l’étude rappellent, par ailleurs, qu’une exposition permanente à des niveaux de bruit élevés est un facteur contribuant à l’apparition de cardiopathies ischémiques. En l’absence de ce facteur, 3.608 décès dus aux cardiopathies ischémiques auraient pu être évités sur le continent européen, soit 3,8 décès pour 100.000 habitants en moyenne. Dans le détail, 1,3 décès pour 100.000 habitants auraient pu être évité à Paris et 20,2 à Riga.

Et même lorsque l’exposition au bruit n’a pas pour conséquence une maladie mortelle, un bruit permanent irrite. D’après les estimations des auteurs de cette étude, 11.091.131 adultes à travers l’Europe sont irrités par le bruit dû à la circulation automobile. Dans les capitales européennes, 8,3 % des habitants en moyenne sont concernés, soit 4,8 % à Berlin et 25,3 % à Sofia.

Illustration bannière : Au-delà de l’agacement et la fatigue, la pollution sonore génère des décès – © Elizaveta Galitckaia
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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