Pollution plastique : Les ballons, ces tueurs d’oiseaux marins

Bien que les déchets plastiques souples, dont les ballons de baudruche, ne représentent que 5% des débris ingérés par les oiseaux marins, ils sont responsables de plus de 40% des décès.

Rédigé par Paul Malo, le 7 Mar 2019, à 10 h 15 min
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Si les déchets plastiques envahissent les océans, les plus meurtriers de tous sont… les ballons de baudruche !

Un tiers des oiseaux morts pour avoir ingéré des débris

C’est un fléau qui touche les mers et les océans : les pollutions plastiques. Mais, parfois, on n’imagine pas d’où vient cette pollution.

Prenez un innocent lâcher de ballons durant une fête… Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports, ces derniers sont justement les déchets marins les plus dangereux qui soient pour les oiseaux marins. Il suffit d’un seul déchet de ballon ingéré pour provoquer leur mort. Selon  l’étude, l’ingestion de ballons serait pour eux 32 fois plus susceptible de provoquer la mort que celle de débris de plastique rigide(1).

Les plastiques souples, un danger plus mortel pour les oiseaux marins © sfam-photo

Au total, ces chercheurs ont étudié les causes de décès de 1.733 oiseaux marins de 51 espèces différentes, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Leur autopsie a démontré qu’un tiers d’entre eux, soit 557 spécimens, avaient ingéré d’un à quarante débris marins.

Pour la majorité de ces oiseaux, le décès aurait ainsi été causé par un blocage du tractus gastro-intestinal suivi de complications. Parmi les déchets retrouvés, 92,4 % étaient des fragments de plastique rigide. Mais les chercheurs ont également noté la présence de plastique souple : emballage, fragments de ballons, polystyrène, fibres de corde…

Les fragments de ballon ont tué un oiseau sur cinq

Et le constat des chercheurs est sans appel :  « Bien que les déchets souples n’aient représenté que 5 % des débris ingérés, ils étaient responsables de plus de 40 % des décès », a expliqué le Dr Lauren Roman, de l’Institute for Marine and Antarctic Studies (IMAS) et du CSIRO, qui a dirigé ces travaux. « Les ballons ou fragments de ballons étaient les débris marins les plus susceptibles de provoquer la mort. Ils ont tué presque un oiseau sur cinq les ayant ingérés ». En effet, ces oiseaux les confondent avec de la nourriture, les prenant notamment des calmars.

Une fois ce type de plastique ingéré, l’organisme de ces oiseaux marins a du mal à s’en débarrasser : « Comme l’a démontré une recherche similaire sur l’ingestion de plastique chez les tortues de mer, tandis que les fragments de plastique rigide peuvent passer rapidement à travers l’intestin, les plastiques souples sont plus susceptibles de se compacter et de causer des obstructions. Si des oiseaux marins mangent du plastique, leur risque de mortalité augmente, un seul fragment peut même être fatal ».

Le lâcher de ballons, pas si inoffensif et innocent que ça © Vibrant Image Studio

Réduire et éliminer ces débris plastiques en mer est essentiel, à commencer par les ballons. En France, certaines préfectures ont d’ailleurs d’ores et déjà mis en place une réglementation au sujet des lâchers de baudruches. À chacun de nous aussi d’être plus responsables et de trouver d’autres idées pour nos décos festives !

Illustration bannière : Enfants jouant avec des ballons de baudruche – © Spotmatik Ltd
Références :
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Je milite depuis longtemps pour qu’on cesse ce genre de manifestation inutile et pourvoyeuse de déchets volontaires avec toutes les conséquences que ça implique !. Mais chaque fois on me traite de rabat-joie et « d’empêcheuse de tourner en rond » en me regardant de haut !
    Quand les gens deviendront-ils enfin responsables de leurs actes ?

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