Pollution de l’air dans le métro parisien : le parquet ouvre une enquête

L’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique a ouvert une enquête sur la pollution de l’air dans le métro parisien.

Rédigé par Anton Kunin, le 6 Apr 2023, à 11 h 30 min
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Cette enquête survient après une plainte de l’association Respire contre la RATP, qui invoquait en février 2023 une « mise en danger d’autrui » et une « tromperie sur une prestation de service ».

Dans le métro, l’air peut contenir jusqu’à 3 fois plus de particules fines qu’à la surface

La piètre qualité de l’air sur les quais du métro parisien fait enfin l’objet d’une enquête de l’autorité judiciaire. L’association Respire, à l’origine de la plainte, fait valoir que la RATP s’abstient délibérément d’alerter les usagers de son réseau sur les risques qu’ils encourent, malgré le fait que l’entreprise est sensibilisée sur le sujet depuis le début des années 2000, tant par des organismes extérieurs que par ses propres services, qui mesurent la concentration de particules fines. L’association Respire estime ainsi qu’on est en présence d’une « tromperie sur une prestation de service », voire d’une « mise en danger d’autrui ».

Dans sa dernière revue de la littérature scientifique sur la question, publiée en mai 2022, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) confirme que depuis le début des années 2000, les mesures de la qualité de l’air dans des enceintes ferroviaires souterraines en France, ont mis en évidence des concentrations massiques en particules (PM10, PM2,5) très supérieures à celles mesurées à l’extérieur en fond urbain, la concentration de ces particules sous terre pouvant être jusqu’à 3 fois supérieure. Dans le métro, l’air a une teneur élevée en éléments métalliques, dont le fer, qui en est un constituant majeur, ainsi qu’en carbone élémentaire et organique.

Le saviez-vous ?
Les particules fines sont une catégorie de particules en suspension dans l’air ambiant, d’un diamètre inférieur à 2,5 microns.

Pollution de l’air : le métro parisien doit se moderniser considérablement

Comme l’expliquait l’Anses, les principales sources associées à l’élévation des niveaux de concentration en particules (PM10 et PM2,5) dans le métro sont l’usure des matériaux due au freinage des rames et au contact entre le matériel roulant et la voie ferrée, et la remise en suspension du fait de la circulation des rames. Et le risque pour la santé est réel : cette exposition peut conduire à des effets sur la fonction cardiaque autonome, d’inflammation et de stress oxydant systémiques ainsi que d’inflammation des voies respiratoires, en particulier pour les populations les plus sensibles telles que les personnes asthmatiques.

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En mai 2022, l’Anses recommandait une nouvelle fois la réduction des émissions et des niveaux de concentration, comme le renouvellement des matériels roulants, l’utilisation de systèmes de freinage moins émissifs et l’amélioration de la ventilation. En même temps, l’Anses maintient sa recommandation de prendre davantage les transports en commun, ce dernier étant associé à un moindre volume global de particules fines émises.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. on s’en doutait ……sans compter la saleté ambiante, je n’évoque pas celle due à l’incivilité de certains passagers, mais bien à l’épaisseur de poussière accumulée un peu partout en hauteur, et qui est visible dès que l’on regarde autour de soi : l’architecture métallique soutenant la bulle d’entrée du métro, située sur le parvis de la gare St Lazare, par exemple; dès qu’on pose le regard sur les traverses en métal depuis le haut des escaliers, c’est visible : la RATP a du ménage à faire

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