Pollution : l’air du métro plus pollué que l’air extérieur urbain

Les conclusions de l’étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publiée ce mercredi 8 juin sont sans appel : l’air respiré dans les transports en commun souterrains est trois fois plus pollué que l’air extérieur en zone urbaine. Une pollution dont les causes comme les conséquences sont mal étudiées, souligne l’organisation.

Rédigé par Cecile, le 8 Jun 2022, à 11 h 42 min
Pollution : l’air du métro plus pollué que l’air extérieur urbain
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Vous pensiez échapper à la pollution extérieure en prenant les transports en commun souterrains ? Détrompez-vous. L’Anses, qui a mesuré l’air des réseaux d’enceintes ferroviaires souterraines de la région parisienne, mais aussi à Lyon, Rouen, Lille, Marseille, Toulouse et Rennes, estime cet air trois fois plus pollué que l’air extérieur urbain.

Pollution dans le métro : des particules fines chargées en éléments métalliques

En France, des mesures de la qualité de l’air dans les réseaux de transports en commun souterrains sont effectuées depuis le début des années 2000. Des études qui démontrent aujourd’hui que si l’air respiré par les usagers est donc nettement plus pollué que l’air extérieur des villes, la faute revient aux particules fines. Des particules en suspension dans l’air, qui dans les réseaux d’enceintes ferroviaires souterraines, sont particulièrement chargées en éléments métalliques, parmi lesquels le fer, mais aussi le carbone.

Comment ces particules fines sont-elles générées dans les métros français ? Principalement par les systèmes de freinage, mais aussi par la circulation des rames, qui remet en suspension ces poussières produites par l’utilisation des freins. « Spécifique à l’activité ferroviaire souterraine, cette pollution est causée par l’usure des matériaux due au freinage des rames, par les contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée ou encore par la remise en suspension des poussières du fait de la circulation des rames », explique ainsi le rapport de l’Anses.

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La pollution dans le métro

Quelles conséquences sur la santé des usagers des métros et RER ?

Quelles conséquences cette pollution a-t-elle sur la santé ? D’après l’agence sanitaire, « le corpus d’études reste trop limité pour pouvoir tirer des conclusions fermes » en ce qui concerne l’exposition répétée des usagers aux particules fines présentes dans l’air du métro. Cependant, les données relevées suggèrent « la possibilité » d’effets de types cardiorespiratoires. L’Anses souhaite donc que la surveillance de cette pollution soit renforcée, tout comme les actions mises en place pour la modérer : amélioration des ventilations, déploiement de systèmes de freinage moins polluants, renouvellement du matériel roulant, etc.

En ce qui concerne la mesure de la qualité de l’air dans les métros français, l’Anses suggère que les indicateurs intègrent les durées respectives des trajets sur les réseaux concernés. Ces indicateurs doivent également tenir compte des « expositions sur une journée dans différents environnements – à la maison, au travail et dans les transports ». L’agence sanitaire déplore qu’à Paris, seules trois stations de métro soient correctement instrumentées pour mesurer la pollution dans l’air. En outre, les capteurs fixes demeurent sur les quais, alors qu’il faudrait aussi pouvoir mesurer la pollution de l’air présente dans les rames et les couloirs du réseau souterrain.

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Fin mai, Île-de-France Mobilités (IDFM) a lancé un plan d’action destiné à améliorer la qualité de l’air dans les RER et métros. Selon la RATP, des tests menés sur de nouvelles garnitures de freins se sont avérés prometteurs, avec une diminution de 90 % des émissions de particules fines. Près de 57 millions d’euros d’investissements sont attendus pour améliorer la ventilation, avec notamment des systèmes de piégeage de particules fines et une filtration électrostatique. L’enjeu est de taille, puisque d’ici 2030, 68 stations supplémentaires devraient voir en Île-de-France, dans le cadre du projet du Grand Paris Express. Un déploiement qui équivaut à environ 200 km de lignes supplémentaires, essentiellement souterraines.

Illustrations : ©Shutterstock.
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. pollution de l’air des métro et rer parisiens ??? pas besoin d’enquète (bien que celle-ci ait donné des précisions), on le sent et pas qu’à l’odeur; De plus, les stations sont sales, nettoyer les sols et une chose mais – usagers des transports souterrains parisiens : levez donc la tête – les « armatures, hauts d’affiches et de panneaux d’indications sont ornés de poussière que l’on croirait centenaire. L’exemple le plus net est la coupole d’accès aux souterrains devant la gare St Lazare, levez la tête et vous serez dégoutés par la poussière accumulée et jamais nettoyée

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