Polluants éternels : une menace silencieuse dans l’eau potable

L’ONG Générations Futures et l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir publient une nouvelle étude sur la contamination des eaux par les PFAS, surnommés « polluants éternels ». La présence de ces derniers a été relevée dans 96% des prélèvements effectués, soulignant une régulation française insuffisante face à ces substances toxiques.

Rédigé par Anton Kunin, le 24 Jan 2025, à 9 h 34 min
Polluants éternels : une menace silencieuse dans l’eau potable
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En dépit de normes peu exigeantes en France, certaines communes dépasseraient largement les seuils tolérés ailleurs, comme aux États-Unis ou au Danemark. Face à ce constat préoccupant, les associations réclament des mesures urgentes pour protéger la santé publique et l’environnement.

Une contamination généralisée

Les PFAS, des composés chimiques presque indestructibles, ont été détectés dans 29 des 30 communes testées, y compris de grandes villes comme Paris, Lyon et Bordeaux. En particulier, le trifluoroacétate (TFA), résidu de certains pesticides, est omniprésent : il apparaît dans 80 % des prélèvements. À Tours et Rouen, les analyses révèlent un véritable cocktail chimique, avec jusqu’à 11 substances différentes détectées dans un même prélèvement.

Malgré cette contamination, les résultats restent conformes aux normes françaises actuelles, qui tolèrent une concentration maximale de 100 ng/l pour 20 PFAS spécifiques. Ces seuils, cependant, sont bien plus élevés que ceux des États-Unis (4 ng/l pour 2 PFAS) ou du Danemark (2 ng/l pour 4 PFAS). Si ces normes plus strictes étaient appliquées, jusqu’à 50 % des prélèvements français seraient non conformes, mettant en lumière le retard de la France dans la protection des consommateurs.

Polluants éternels dans l’eau du robinet : une large présence détectée dans 96 % des communes testées : consulter l’enquête.

Une régulation insuffisante et des risques sanitaires

Les conséquences sanitaires de ces substances suscitent de vives inquiétudes. Des études associent certains PFAS à des cancers, des troubles thyroïdiens et des perturbations hormonales. Pourtant, la norme française prévue pour 2026 ne repose sur aucune donnée toxicologique solide et exclut des composés comme le TFA des contrôles réglementaires. Une lacune d’autant plus préoccupante que cette substance dépasse les seuils applicables aux pesticides dans 20 prélèvements.

Face à ces constats, Générations Futures et l’UFC-Que Choisir appellent à des actions concrètes : intégration du TFA aux plans de contrôle, adoption de normes plus strictes, et renforcement des mesures contre les rejets industriels. Ils exhortent également les parlementaires à accélérer l’interdiction des PFAS dans les produits courants et à financer la dépollution.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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