L’eau potable contaminée au CVM : un scandale sanitaire majeur en France

Depuis les années 1960, les canalisations en PVC contaminées au chlorure de vinyle monomère (CVM), une substance reconnue cancérogène, polluent l’eau.

Rédigé par Anton Kunin, le 17 Jan 2025, à 10 h 25 min
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Malgré une directive européenne adoptée en 1998, la France a tardé à appliquer des contrôles systématiques : ils n’ont débuté qu’en 2011. Les pouvoirs publics sont accusés de minimiser l’ampleur de la contamination et de manquer de transparence envers les populations concernées.

Une contamination historique qui persiste

Le CVM, un gaz toxique et inodore, a longtemps été utilisé pour fabriquer le PVC, notamment entre 1960 et 1980. Ces canalisations anciennes, encore présentes dans le réseau français, libèrent des résidus de CVM dans l’eau. « Plus l’eau stagne, plus elle se charge en CVM », explique Gaspard Lemaire à Actu.fr, soulignant que les zones rurales et les habitations en bout de réseau sont les plus touchées. Selon les estimations, entre 140.000 et 300.000 km de canalisations seraient concernés.

Ce retard dans la réaction publique a des conséquences graves. Le Centre international de recherche sur le cancer a classé le CVM comme cancérogène dès 1987, mais ce n’est qu’en 2007 que la France a commencé à effectuer des analyses systématiques. Les campagnes de prélèvements révèlent aujourd’hui un taux de non-conformité de 3 %, ce qui veut dire qu’un nombre non négligeable d’individus ont été exposés.

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Des solutions coûteuses mais toujours insuffisantes

Pour faire face à ce problème, on peut soit purger les canalisations, soit boire de l’eau en bouteille. Cependant, ces mesures sont temporaires. La seule solution durable reste le remplacement des tuyaux contaminés, une opération coûteuse : entre 50.000 et 200.000 euros par kilomètre. Un élu rural dénonce : « On a trouvé des milliards pour rendre la Seine baignable pour les Jeux olympiques, mais rien pour nos petites communes ».

Le manque de transparence complique encore la situation. « Les résultats des analyses ne sont pas toujours communiqués aux habitants, même quand l’eau est impropre à la consommation », critique Catherine Hergoualc’h, présidente du Comité Citoyen. Des actions en justice, comme celle déposée dans le Loiret, visent à dénoncer ces manquements.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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