Agriculture : les plantes hybrides vont-elles bientôt se cloner elles-mêmes ?

Jusqu’à présent, on savait créer des semences hybrides capables de plus de résistance et de meilleurs rendements. Mais lorsqu’ils se reproduisaient, ces plants perdaient leurs capacités. Les chercheurs ont semble-t-il trouvé la solution.

Rédigé par Maylis Choné, le 10 Jan 2019, à 11 h 44 min
Agriculture : les plantes hybrides vont-elles bientôt se cloner elles-mêmes ?
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Les généticiens travaillent depuis les années 1920 à modifier les semences agricoles afin de les rendre plus résistantes et permettre aux agriculteurs d’obtenir de meilleurs rendements. Pourtant il manquait encore quelques chose…

Dépasser le stade de la reproduction des cultures hybrides

Les chercheurs de l’université de Davis, en Californie, ont publié leurs dernières découvertes dans la revue Nature(1) : ils sont parvenus, grâce à une nouvelle modification génétique, à obtenir une semence hybride qui garderait toutes ses nouvelles vertus lors de sa reproduction.

Un jour, les agriculteurs n’auront peut-être plus besoin de racheter de nouvelle semences hybrides © Hello RF Zcool

Car jusqu’à présent, les semences hybrides étaient, certes, plus résistantes aux intempéries, aux insectes et autres nuisibles, elles offraient aussi un meilleur rendement aux producteurs, mais ceux-ci devaient chaque année racheter de nouvelles semences hybrides. Les plants issus de la reproduction de la première génération – et notamment pour le riz – ne conservaient pas leurs nouvelles qualités.

Ce sont les biologistes de l’Université de Californie à Davis qui ont découvert le moyen de reproduire les plantes cultivées à partir de graines de clones(2). Cette découverte pourrait faciliter la propagation de plantes à haut rendement, résistantes aux maladies ou aux aléas du climat, plus facilement disponibles pour les agriculteurs du monde entier.

Nourrir la planète, éviter les famines

Sans entrer dans les détails du processus, il faut savoir que les chercheurs ont réussi, grâce à la version masculine du gène BABYBOOM1, à produire des graines hybrides clonées avec leur génétique hybride intacte. Une expérience d’abord menée sur du riz qui pourrait s’appliquer à d’autres cultures.  « Cette compréhension de base, combinée aux nouvelles technologies de sélection asexuée, ouvre la porte à des percées en agriculture végétale, en évitant la perte de traits bénéfiques qui peuvent se produire par la reproduction sexuée », explique Anne Sylvester, directrice de programme à la National Science Foundation.

Pour les pays en développement, cette découverte pourrait être une solution pour éviter les famines car les rendements seraient assurés d’une année sur l’autre. Même si cette découverte ne fonctionne encore que dans 30 % des cas, elle permettrait aux agriculteurs de replanter d’une année sur l’autre leurs semences sans avoir à en racheter de nouvelles.

Illustration bannière : riz basmati – © Chaded Panichsri
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Et la qualité nutritive de ces productions, on en parle ? Ainsi que la diversité génétique ?

  2. Et manger des aliments génétiquement modifié, cloné ne pose de question sur notre santé à personne !!!

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