Petits colis : voici ce qui attend les clients de Temu et Shein en 2026
L’Union européenne prépare la fin du système douanier actuel, dont des géants du e-commerce chinois comme Temu, Shein, JD.com et AliExpress profitent largement.

Dès 2026, les petits colis expédiés depuis la Chine ne profiteront plus d’une exonération douanière. Pour les consommateurs, cela signifie des prix plus réalistes… mais aussi la fin des arrivages ultra-bon marché.
Fin des petits colis intouchables : voici ce qui disparaît en 2026
Depuis des années, les plateformes comme Temu et Shein inondent l’Europe de petits colis expédiés directement depuis la Chine, souvent pour quelques euros et avec des délais de livraison très courts. Réunis le 13 novembre 2025 à Bruxelles, les ministres des Finances de l’UE ont confirmé la volonté de mettre fin à l’exemption de droits de douane qui protège ces envois. L’objectif : rétablir de la transparence, faire payer la TVA et réduire les risques liés à ces commandes, dont les frais réels sont aujourd’hui largement sous-évalués. Pour comprendre ce que signifie cette réforme, il faut rappeler comment fonctionne le système actuel. Tout petit colis d’une valeur inférieure à 150 euros est aujourd’hui exonéré de droits de douane. En plus de la prolifération d’une multitude de produits bon marché, bien en-deça de ce seuil, les géants chinois ont multiplié les envois éclatés et sous-déclaré la valeur de certains produits. Plus de 12 millions de petits colis entrent chaque jour dans l’UE, un chiffre qui a doublé en un an et triplé en deux ans. Parmi eux, plus de 90 % arrivent de Chine.
Pour les consommateurs européens, ce régime a permis d’acheter à prix cassés, mais au prix d’une concurrence faussée. La France a tiré la sonnette d’alarme dès 2025. Amélie de Montchalin, ministre du Budget, évoquait des produits « dangereux », de la « contrefaçon massive » et des pertes importantes pour les finances publiques. La proposition désormais soutenue par la majorité des États membres est simple : mettre fin à cette exonération dès 2026, au lieu d’attendre 2028 comme prévu à l’origine. Le commissaire européen Maroš Šefčovič l’affirme dans une lettre citée par Reuters : si l’UE agit « avec détermination », le nouveau système pourrait être opérationnel dès le premier trimestre 2026.
Une nouvelle donne dans laquelle les marques européennes pourraient respirer
Cette réforme s’accompagne d’une autre mesure très concrète : l’introduction d’un frais fixe par colis. Selon les informations du Financial Times, la Commission envisage 2 euros par petit colis envoyé directement au consommateur et 0,50 euro si le colis passe par un entrepôt européen. Pour un consommateur habitué à payer 3, 4 ou 5 euros pour un T-shirt ou un gadget électronique, ce supplément changera beaucoup de choses. Même si les produits restent importés sans intermédiaire, le prix final grimpera mécaniquement. À cela s’ajoutera une application stricte de la TVA, qui fait souvent défaut aujourd’hui. Les produits les moins chers seront les plus touchés, car 2 euros de frais représentent parfois plus que la valeur de l’article. Pour de nombreux consommateurs lassés de la mauvaise qualité, des retours impossibles ou du manque de garanties, cette réforme sera perçue comme un rééquilibrage attendu depuis longtemps.
La décision de taxer les petits colis et d’imposer la TVA vise aussi à protéger les entreprises européennes. Les fabricants locaux, eux, s’acquittent déjà de tous les impôts, de normes de sécurité strictes et de frais logistiques plus élevés. Les géants chinois, profitant de l’exemption, pouvaient proposer des prix défiant toute concurrence. Pour les consommateurs qui dénoncent l’inégalité des règles, cette réforme pourrait rebattre les cartes. Les produits européens pourraient redevenir plus compétitifs, d’autant que l’abondance artificielle d’offres discount venue de Chine se réduira mécaniquement. Enfin, en imposant ces frais et la fin du régime « de minimis », l’Union européenne veut réduire les risques liés à des articles non conformes. Elle rappelle que ces flux massifs fragilisent aussi les contrôles douaniers, déjà saturés par les dizaines de millions de petits colis quotidiens.
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