Pour interdire la pêche électrique, Bloom saisit la médiatrice européenne

Pour protéger la pêche artisanale, l’ONG Bloom appelle à ce que les institutions européennes rétablissent l’interdiction totale de la pêche électrique, comme c’était le cas jusqu’en 2006.

Rédigé par Paul Malo, le 12 Nov 2018, à 10 h 07 min
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Alors que l’Europe se dirige vers une reconduction de la pêche électrique, au détriment des pêcheurs artisans, l’ONG Bloom dénonce la complicité entre États membres et lobbies industriels, et les subventions illégales à la pêche électrique.

Une méthode de pêche interdite en Europe

Il y a un peu plus d’un an, Bloom, ONG dédiée à la protection des océans et des espèces marines tout en maximisant les emplois durables dans la pêche et l’aquaculture, portait plainte contre les Pays-Bas. Son argument : l’illégalité des licences de pêche électrique accordées aux navires néerlandais, alors que ce type de pêche est interdit depuis 2006. Bilan : aucune réponse. L’ONG vient donc de saisir la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly sur le dossier de la pêche électrique.

Pour Mathieu Colléter, responsable des relations science et politique au sein de Bloom, la Commission « a délibérément autorisé une méthode de pêche qui était interdite en Europe, en agissant contre les recommandations explicites des scientifiques. Cette décision scandaleuse mène aujourd’hui à la faillite des petits pêcheurs côtiers autour de la Mer du Nord ».  « Les négociations européennes s’orientent vers une reconduction de la pêche électrique ce qui condamne les pêcheurs artisans à disparaître, s’alarme Claire Nouvian, fondatrice de Bloom. La situation est trop grave pour rester passifs. Les institutions doivent cesser de servir de mangeoire à lobbies. Cette conduite calamiteuse des affaires publiques pousse les gens au désespoir et dans les bras des populistes anti-Europe ».

Pêche électrique : des subventions cachées

Bloom compte sur l’intervention rapide de la Médiatrice européenne pour se pencher sur le dossier de la pêche électrique. L’ONG a enquêté pour découvrir qu’au moins 21,5 millions d’euros de subventions publiques ont été alloués « au soutien, à la légitimation et au développement de la pêche électrique aux Pays-Bas depuis 2007 ». « Il faut garder à l’esprit que la vaste majorité des chalutiers électriques sont illégaux. Toute subvention leur étant accordée l’est donc également », souligne l’association.

« La réglementation actuelle ne prévoit aucune dérogation pour ce type d’engin et son subventionnement est donc illégal, rappelle Frédéric Le Manach, directeur scientifique de Bloom. Le lobby de la pêche électrique a ouvertement reconnu prendre de l’avance sur le cadre réglementaire en développant de nouvelles pêcheries électriques ! » « Sans sursaut des institutions, c’est la porte ouverte assurée à une conversion massive à l’électricité de la flotte industrielle européenne au mépris du principe de précaution, de la ressource, des écosystèmes marins, et des pêcheurs artisans », s’alarme Mathieu Colléter. Pour Bloom, Il est urgent que les trois institutions européennes rétablissent l’interdiction totale de la pêche électrique, comme ce fut le cas jusqu’en 2006.

Illustration bannière : néon électrique – restaurant de poissons © Bricolage
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