Microplastiques dans les océans : le point de non retour est-il atteint ?

La pollution des océans aux microplastiques a de nouveau été à l’ordre du jour d’une assemblée scientifique. Cette fois-ci c’est le groupement de chercheurs GDR 2050 Polymères & Océans qui a présenté ses travaux, le 10 février 2021.

Rédigé par Anton Kunin, le 22 Feb 2021, à 11 h 35 min
Microplastiques dans les océans : le point de non retour est-il atteint ?
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Pour alerter sur les dangers des microplastiques, la Surfrider Foundation Europe déploie une campagne de communication choc sur Internet et dans les magazines sur le surf.

La pollution aux microplastiques est particulièrement intense en Méditerranée

La pollution des océans aux microplastiques est un problème que le monde scientifique et les décideurs politiques ont longtemps ignoré. Et pourtant, les microplastiques se sont désormais répandus partout, même loin des zones de résidence et d’activité des hommes. Comme l’a expliqué François Galgani, océanographe et écotoxicologue à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) lors d’une session du GDR 2050 Polymères & Océans à laquelle a assisté un journaliste du média Reporterre, les déchets plastiques circulent sur de longues distances. « Par exemple, les déchets produits sur la côte atlantique européenne peuvent être transportés de l’autre côté de l’Atlantique. » Parmi ces déchets, « 30 à 40 % sont des emballages ».

« La mer Méditerranée est la plus polluée au monde, en raison du grand nombre d’habitants, du fait qu’elle est fermée, de la densité de trafic maritime et des grands fleuves qui s’y déversent », a poursuivi François Galgani, cité par Reporterre. « Les plastiques sont ingérés par toute la chaîne alimentaire marine. Ils peuvent s’accumuler dans le tube digestif des animaux, voire passer la barrière intestinale et aller dans d’autres organes. […] On a observé en laboratoire que cela a des effets sur la capacité des animaux à se nourrir, crée du stress, perturbe leurs défenses immunitaires, leur croissance, leur reproduction et leur comportement », a pour sa part raconté Ika Paul-Pont, chercheuse au CNRS en écotoxicologie marine, lors du même événement où un journaliste de Reporterre a assisté.

Microplastiques : les ravages sur la faune marine © Rich Carey

« Les microplastiques tuent l’océan », une campagne choc pour frapper les esprits

Quelques jours seulement après le colloque du GDR 2050 Polymères & Océans, la Surfrider Foundation Europe a dévoilé sa nouvelle campagne de communication sur les microplastiques. Le but : frapper les esprits avec des images choc. On y voit une tortue et une ligne texte répondant aux codes des réseaux sociaux : « Tap to open ». Sur la seconde image, on voit une tortue décapitée, son corps rappelant celui d’une bouteille dont on a dévissé le bouchon et d’où s’écoule du sang. En haut de l’image, une ligne de texte rappelle la triste réalité : « Les microplastiques tuent l’océan ».

D’autres images, moins choquantes, ont également été produites pour alerter sur l’impact des microplastiques contenus dans les cosmétiques. Sur l’une d’entre elles, on voit un tube de crème sur un corail, au fond de la mer. Le texte qui l’accompagne est : « Fait disparaître imperfections + faune aquatique ». Cette campagne de communication a été conçue par l’agence parisienne Ici Barbès. La Surfrider Foundation Europe publie ces images dans tous les magazines dédiés au surf.

Illustration bannière : les plastiques sont partout © Jenny Lord
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Les sacs plastique sont désormais interdits, c’est un début, mais cette mesure est bien insuffisante. il faut agir sur les industriels ,pousser à trouver des alternatives bio dégradables dans les domaines de l’emballage, du textile, des produits tels les cosmétiques etc…

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