Manque de sommeil : risque élevé de démence après 50 ans

Ne pas dormir assez en milieu de vie est associé à un plus grand risque de démence, alerte une équipe de chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Paris sous la direction de Séverine Sabia.

Rédigé par Anton Kunin, le 21 Apr 2021, à 11 h 50 min
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L’existence d’un lien de cause à effet entre insuffisance de sommeil et la survenance de démence n’est pas totalement validé, néanmoins les données recueillies par observation de 8.000 personnes sur 25 ans mettent en évidence l’existence d’une corrélation.

Ne pas dormir pourrait provoquer la démence

On le sait tous : un mode de vie qui n’est pas sain est propice au développement de maladies. En matière de santé mentale, cela semble aussi être le cas. Selon une équipe de chercheurs français de l’Inserm et de l’Université de Paris (avec l’appui de collègues de l’University College London), les personnes présentant une insuffisance chronique de sommeil à 50, 60 et 70 ans ont une plus forte incidence de démence (+30 %) comparée aux personnes qui dorment suffisamment (7 heures par nuit au moins). Cette corrélation se vérifie indépendamment des facteurs de comportement et de l’existence de maladies cardiovasculaires et métaboliques (qui sont pourtant des facteurs connus du développement de la démence).

Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont suivi 10.000 Britanniques sur une période de 25 ans. Ces personnes ont dû noter leur durée de sommeil à six reprises au cours de l’étude, soit en 1985-1988, 1997-1999, 2002-2004, 2007-2009, 2012-2013 et enfin en 2015-2016. Les chercheurs ont ensuite obtenu (avec l’accord des participants) leurs dossiers médicaux (via un système informatique qui s’apparente au Dossier médical partagé en France). Attention cependant, on ne parle que d’une corrélation : l’existence d’un lien de cause à effet nécessite de mener des études approfondies.

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Connaître les facteurs de développement de la démence est un sujet scientifique important

L’importance d’un sommeil de qualité pour le maintien des capacités cognitives, de mémoire, ainsi que pour l’élasticité des synapses et l’élimination du cerveau de substances indésirables avait déjà été démontrée par d’autres travaux scientifiques. On sait aussi que la dépression a un impact négatif sur le sommeil. S’agissant de démence, en revanche, la science est toujours à la recherche de la réponse à la question de savoir si c’est la démence qui impacte négativement le sommeil ou si c’est un sommeil de basse qualité (induit par le mode de vie de la personne) qui provoque la démence.

Près de 10 millions de nouveaux cas de démence sont diagnostiqués chaque année à travers le monde. Et on ne parle que des cas diagnostiqués : on sait tous que le nombre de personnes n’allant pas voir un médecin pour leurs problèmes cognitifs est très important. Établir scientifiquement les facteurs qui provoquent le développement de la démence a à ce titre une grande importance.

Illustration bannière : Un sommeil de six heures ou moins par nuit entre l’âge de 50 à 70 ans est associé à un risque accru de démence © Krakenimages.com
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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