Le lucane cerf-volant n’est pas dangereux. Lucanus cervus est par contre fascinant, avec ses mandibules si impressionnantes qu’elles sont comparées aux bois d’un cerf. Prenons le temps d’en apprendre un peu plus sur cet insecte de notre biodiversité ordinaire qui a grand besoin d’un patrimoine arboré en bonne état pour survivre et se développer. C’est parti !
Lucane cerf-volant, un coléoptère aux mandibules colossales !
Le lucane cerf-volant est un coléoptère dont une des particularités réside dans sa taille qui peut extrêmement varier d’un spécimen à un autre… sans même parler de son dimorphisme sexuel (différence entre mâle et femelle) qui lui aussi est impressionnant.
Le mâle peut ainsi mesurer de 80 à 30 mm et le lucane cerf-volant femelle entre 25 à 42mm.
Si vous souhaitez observer cet insecte fascinant, il vous faudra partir à la chasse de début juin à la mi-août dans son milieu de vie privilégié, à savoir les forêts de feuillus qui n’ont pas été exploitées jusqu’à la racine.
En effet, le lucane cerf-volant apprécie les vieilles forêts, les bocages et même les parcs urbains où une place aura été réservée au bois mort, essentiel pour le cycle de vie de l’espèce.
Et enfin, que mange le lucane cerf-volant ? Les adultes mangent tout simplement de la sève qui s’écoule des arbres suite à des blessures ou parce qu’ils sont malades.
La larve de lucane cerf-volant quant à elle, se nourrit de bois mort, elle est saproxylophage donc.
On comprend mieux qu’avec un tel régime alimentaire les lucanes cerf-volant se rendent tout à fait essentielles au cycle naturel forestier.
Particularités du lucane cerf-volant
Le lucane cerf-volant femelle n’a rien à voir avec le mâle car elle ne possède que de toutes petites mandibules au point de pouvoir être confondue avec d’autres coléoptères ce qui est improbable pour ce qui est du mâle.
Le lucane cerf-volant femelle (à droite) n’a rien à voir avec le mâle (à gauche) © WildMedia
Les mâles utilisent ces mandibules uniquement dans les rituels de reproduction à la fois pour jouter avec leurs concurrents et pour maintenir la femelle au moment du coït. Ces mandibules impressionnantes n’ont aucune autre utilité et ne servent en rien à se nourrir.
Les femelles, au moment de la reproduction, se contentent de monter dans un arbre et d’attendre que le mâle aux plus grosses mandibules arrive à les féconder. Cela crée littéralement des attroupements de mâles qui vont se battre pour pouvoir devenir le roi de la soirée. Nombreux sont alors ceux qui s’en sortent mutilés… ou ne s’en sortent pas du tout et meurent d’épuisement.
Bon à savoir : Les mâles ne peuvent absolument pas vous faire de mal ce qui n’est pas le cas des femelles qui, elles, peuvent aller jusqu’à vous transpercer la peau de leurs mandibules bien plus puissantes.
Si cela devait vous arriver, ne tirez surtout pas sur l’animal car le seul moyen de le décrocher est de… patienter.
Les menaces qui planent sur le lucane cerf-volant
Il n’y a qu’une seule réelle menace qui pèse actuellement sur le lucane cerf-volant et c’est l’exploitation forestière… souvent dans des proportions dantesques en-dehors de toute considérations écologiques comme l’a déjà prouvé à de maintes reprises l’ONF.
La disparition de son habitat à savoir les forêts pourvues de bois mort et de souches laissées au sol est radical pour ce qui est de la présence de l’espèce. Replanter des forêt d’exploitation serrées sans rien laisser au sol après une coupe claire est ainsi le meilleur moyen de se débarrasser du lucane cerf-volant.
Les lucanes cerf-volant ont assez à faire entre eux pour que nous venions en plus les embêter ! © WildMedia
Statut de protection de l’espèce
Considéré comme « quasi menacé » par l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), le lucane cerf-volant n’est pas protégé en France notamment du fait de sa relative abondance dans certains endroits.
La chute voire la disparition de ses effectifs localement laissent cependant à penser que son statut va probablement évoluer en mal.
Comment venir en aide au lucane cerf-volant ?
Si vous possédez un bois, quelle que soit sa taille, laissez le bois mort par terre. Vous pouvez tout simplement vous éviter la peine de dessoucher un arbre mort et le laisser en terre comme ceci, il sera un lieu idéal pour le lucane !
Gardez autant que possible tous les vieux arbres à commencer par les chênes qu’affectionne l’espèce mais aussi les vieux feuillus ou les vieux arbres fruitiers.
Enfin, si vous observiez des lucanes dans des endroits où il n’y en a habituellement pas, vous pouvez faire remonter l’information vers des structures type OPIE ou Vigie Nature et désormais aussi au programme INPN ESPÈCES qui fera grandir sa base de données de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel.
