Les jonquilles, alliées inattendues pour sauver le climat ?

Les jonquilles, ces jolies fleurs symboles du Pays de Galles, pourraient bien être les nouvelles alliées dans la lutte contre le changement climatique.

Rédigé par Stéphanie Haerts, le 22 Jul 2023, à 10 h 15 min
Les jonquilles, alliées inattendues pour sauver le climat ?
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Au coeur des Montagnes Noires galloises, un projet innovant explore le potentiel étonnant des jonquilles pour diminuer l’empreinte carbone du bétail.

Le secret de la jonquille

Alors que l’Irlande se prépare à l’abattage de 200.000 vaches laitières au cours des trois prochaines années pour respecter ses engagements climatiques, des alternatives émergent pour préserver la planète et les animaux. Des études ont montré que les extraits des jonquilles de haute altitude peuvent réduire significativement les émissions de méthane des vaches.  Le méthane est un gaz à effet de serre puissant, néfaste à l’environnement, et l’agriculture, notamment l’élevage de bétail, est l’une des principales sources d’émissions de méthane dans l’atmosphère.

c’est la fleur nationale du Pays de Galles… ces conditions sont parfaites pour produire de la galantamine, le composé crucial pour la réduction du méthane.
Luke Hanrahan, interrogé par Euronews
 

Cultiver des jonquilles en haute altitude n’est pas une mince affaire. Kevin Stephens, propriétaire d’Agroceutical, admet que les techniques traditionnelles ne fonctionnent pas : « Nous avons dû… réinventer complètement le processus », a-t-il expliqué dans des propos rapportés par la chaîne de télévision. « Lorsque nous avons essayé de cultiver des jonquilles ici, nous avons constaté que toutes les pratiques traditionnelles de l’industrie de la jonquille ne fonctionnaient pas. En fin de compte, nous avons dû jeter le livre des règles et réinventer complètement le processus du début à la fin », a-t-il ajouté.

Le bétail, le climat et la solution florale

Les animaux d’élevage sont responsables d’environ 14 % des émissions climatiques d’origine humaine. Si le dioxyde de carbone (CO2) est bien connu, l’élevage libère d’autres gaz tout aussi inquiétants. D’après l’Organisation mondiale des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’élevage émet 50 % de méthane et 25 % de protoxyde d’azote (N2O), deux gaz particulièrement puissants. Le méthane, par exemple, a un pouvoir de réchauffement 28 fois supérieur à celui du CO2. Diminuer cette contribution est crucial pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.

Connu pour ses vertus médicinales dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, le pouvoir caché des jonquilles ne s’arrête pas là. Outre la réduction des émissions, l’extrait de jonquille pourrait améliorer le système digestif des animaux. Le Dr. Alison Bond évoque une « amélioration de l’utilisation des protéines… C’est également un avantage très prometteur de cet additif ».

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Un essai soutenu et ses répercussions

Le gouvernement britannique a lancé un essai de quatre ans pour étudier en profondeur les effets de l’extrait de jonquille sur le bétail. Si les résultats sont positifs, l’impact sur le secteur agricole et l’environnement pourrait être monumental. Kevin Stephens, visiblement enthousiaste, affirme : « Le potentiel qu’il recèle pour changer le monde à de multiples niveaux est incroyablement excitant et très effrayant ». Bien que n’étant pas la solution ultime au changement climatique, ce projet offre un nouvel espoir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ralentir le réchauffement planétaire.

D’autres plantes et arbres peuvent changer la donne. Il faudrait pour cela les planter autour des champs de bétails. C’est notamment le cas des bambous qui absorbent cinq fois plus de gaz à effet de serre et génèrent 35 % d’oxygène supplémentaire par rapport à un volume similaire d’arbres. Leur capacité de rétention de CO2 est impressionnante, un hectare de bambouseraie pouvant retenir jusqu’à 60 tonnes de CO2 chaque année. La réduction des émissions de méthane dans l’agriculture est un enjeu important dans la lutte contre le changement climatique, et de nouvelles découvertes comme celle-ci pourraient apporter des solutions innovantes pour relever ce défi.

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Rédactrice dans la finance, l'économie depuis 2010 et l'environnement. Après un Master en Journalisme, Stéphanie écrit pour plusieurs sites dont Economie...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Chacun pourrait donner la priorité à ses fleurs dans son jardin ? Mais je me demande si la jonquille -dont j’ai vu des champs entiers à Gerardmer a autant de succès partout ? ou s’il lui faut un climat bien spécial… Je vais voir. Mais c’est une bonne idée.

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