Jean-François Noblet, un naturaliste militant et positif [interview]

Naturaliste de longue date et auteur du livre ‘Agir pour la biodiversité autour de vous’, Jean-François Noblet se consacre à la protection de la biodiversité en menant de nombreux projets parfois très innovants. Nous l’avons rencontré…

Rédigé par Julien Hoffmann, le 17 Dec 2019, à 18 h 50 min
Jean-François Noblet, un naturaliste militant et positif [interview]
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Naturaliste autodidacte et photographe animalier amateur, passionné de toute la faune sauvage à travers le globe, Jean-François Noblet milite pour une écologie positive et pleine d’espoir. Non content d’être anti-productivisme, anti-vitesse, anti-fric, anti-nucléaire et anti-pollution, il est éperdument pour la rigolade, l’amour, la nature, la liberté, l’humanisme et la paresse.

Rencontre avec Jean-François Noblet, un naturaliste militant

Jean-François Noblet a répondu à nos questions sur ses activités et nous livre ici son état d’esprit de naturaliste.

consoGlobe – Dans un contexte si morose en matière de biodiversité, qu’est-ce encore que l’écologie positive ?

Jean-François Noblet : C’est celle qui reste optimiste, qui agit concrètement et qui donne envie. C’est une écologie conviviale qui prône la sobriété heureuse, le partage des ressources entre tous les êtres vivants, humains compris.

consoGlobe – Tu as mené de nombreuses actions concrètes et de fond dans le département de l’Isère, laquelle retiendras-tu le plus et pourquoi ?

Jean-François Noblet : Je suis fier d’avoir fait la première carte départementale des corridors biologiques en France ce qui a permis de démontrer que la seule protection d’espaces naturels isolés ne suffit pas. Il faut assurer les relations entre eux et donc s’occuper de tout ce que les humains aménagent autour des espaces protégés.

Jean-François Noblet

Le soin aux animaux sauvages est aussi une des cordes de ce naturaliste hors normes © Jean-François Noblet

Nous avons réussi à interdire les pesticides en bord de routes il y a longtemps déjà, et rédigé une charte d’aménagement des cours de collèges de la région, avec mare, nichoirs, prairies fleuries. Les élèves peuvent maintenant manger bio et consulter une véritable « bibliothèque écologique » dans leurs écoles.

consoGlobe – Tu as beaucoup travaillé sur les chauves-souris partout en France. Que t’ont-elles appris sur nous ?

Jean-François Noblet : Quand des chauves-souris acceptent de vivre à nos côtés, c’est qu’il y a encore quelques insectes et que notre environnement n’est pas totalement contaminé. Alors, on peut être en bonne santé et… heureux !

consoGlobe – Tes nombreuses expéditions à l’étranger à la recherche d’animaux de tous poils t’ont-elles donné espoir en un avenir plus radieux ?

Jean-François Noblet : Mes voyages me permettent de me faire une idée précise de l’état du monde, de rencontrer des citoyens du monde entier qui agissent pour que la terre reste habitable. C’est encourageant et seule une mobilisation planétaire nous sauvera.

Cela ne m’empêche pas de limiter mes voyages en avion et de revenir pour montrer chez nous la beauté du monde et les solutions mises en place ailleurs pour la protéger et la restaurer.

consoGlobe – Tu n’es jamais le dernier à l’ouvrir pour proposer, pousser, inciter, faire bouger. D’où te vient cette gniak ?

Jean-François Noblet : Ma mère me disait toujours : « Si on te ferme la porte, passes par la fenêtre ! »

Mon père m’a appris à communiquer vraiment, à convaincre par l’humour et un dialogue sincère. J’ai deux filles et j’ai le secret espoir que leurs futurs enfants puissent aussi admirer toutes les beautés du monde que j’ai pu voir.

Jean-François Noblet

Jean-François Noblet et les chauve-souris, une longue histoire d’amour © Jean-François Noblet

consoGlobe – Des mots… Il nous faut désormais du concret et des actes forts en matière de protection de la faune et de la flore. Que nous proposerait ta baguette magique ?

Jean-François Noblet : On ne devrait pas pouvoir se présenter aux élections si on ne sait pas reconnaître les 10 espèces d’oiseaux de son jardin.

On ne devrait pas obtenir une subvention de la Politique Agricole Commune (PAC) si on ne sait pas reconnaître les lombrics de son champ. Nous devons aider collectivement les agriculteurs à transformer leur métier. Ils doivent produire des aliments sains, de la biodiversité et des énergies renouvelables.

Illustration bannière : Jean-François Noblet en train de bichonner un hérisson © Martinot

 

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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Bonjour, moi aussi je prône et pratique la sobriété heureuse.
    Je ne comprends pas que des soi disant écolo puissent soutenir les mouvements successifs qui saccagent la France depuis fin 2018 : tous ces gens ne savent que râler et exiger toujours plus (d e pouvoir d’ achat, de retraite, d’ argent, de service publique, etc… ) alors que nous sommes en pleine urgence planétaire et que nous devrions tous aller vers la sobriété heureuse: moins de besoins, moins d argent , moins de pollutions et autres impacts sur la planète , plus de joies…
    Ce ne sont pas tant les gouvernements qu’il faut accuser mais aussi et même encore plus les citoyens.

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