Harcèlement scolaire : quelles solutions concrètes pour aider nos enfants ?

Votre enfant est victime de harcèlement scolaire ? Comment l’aider ? Comment lui apprendre à se défendre à l’école ? Découvrez les conseils de Florence Millot, psychologue et auteure de l’ouvrage « J’me laisse pas faire dans la cour de récré ».

Rédigé par Marie Mourot, le 21 Oct 2020, à 15 h 50 min
Harcèlement scolaire : quelles solutions concrètes pour aider nos enfants ?
Précédent
Suivant

L’accompagner dans l’apprentissage des 4 types d’auto-défense émotionnelle

L’auto-défense émotionnelle, c’est l’art de se défendre par des mots justes afin de stopper une agression verbale. C’est aussi l’art de poser des limites à son agresseur pour se faire respecter mais aussi pour se protéger du sentiment de dévalorisation. Car rien ne vaut une bonne estime de soi pour se sentir plus fort.

La technique du miroir

harcèlement scolaire

Poser des questions pour stopper l’agression © EZ-Stock Studio

Il s’agit dans cette technique de renvoyer une question précise à son harceleur afin qu’il déroule de plus en plus le fil de son émotion. Car bien souvent, certaines personnes sont agressives car elles n’ont pas appris à communiquer. De plus, lui poser une question va l’amener à réfléchir, ce qui va le rendre forcément moins agressif car nous ne pouvons pas réfléchir et être agressif.

Exemple :

– Elle est trop moche ta coiffure !
– Ah bon, pourtant moi je l’adore, qu’est-ce qui ne te plaît pas, explique-moi ?

La technique de l’esquive

Cette technique consiste à renvoyer, par des questions ou des interjections simples, l’énergie de la colère à l’autre en montrant qu’elle ne nous atteint pas.

Exemple :

– Tu es trop gros !
– Et alors ? / Si ça te pose un problème, tu veux en parler ? / Pense ce que tu veux, c’est ton opinion, pas la vérité.

La technique du bouclier

harcèlement scolaire

Dire stop quand la situation n’est plus supportable © Luis Molinero

La technique du bouclier consiste, quant à elle, à séparer son espace de l’espace de l’autre. Elle constitue d’abord un vrai stop intérieur, tout simplement car la situation n’est plus supportable. Viendra ensuite le stop verbal, tellement ressenti qu’il aura un vrai sens pour le harceleur.

Exemple :

– Il est moche ton pull !
– Tu as le droit de penser ce que tu veux et moi aussi, et moi je ne le trouve pas moche ! J’ai le droit de penser que ce pull correspond à mon style mais tu as le droit de penser le contraire.

La technique du vénérable guerrier

Enfin, Florence Millot nous explique que la dernière étape pour votre enfant, après avoir réussi à dire stop à son agresseur, est de prendre conscience de sa propre valeur, de son trésor intérieur. Aidez votre enfant à suivre ce chemin et à devenir maître de ses pensées. Chacun de nous a le droit d’être qui il est et de penser ce qu’il veut.

Jouez avec votre enfant, entrainez-le à avoir une bonne répartie, à savoir quoi répondre à son agresseur. Mettez en place ces techniques sous forme de jeu à la maison. Ainsi, plus il sera entraîné, plus il sera à l’aise et confiant pour faire face à la prochaine agression verbale.

À lire pour en savoir plus : « J’me laisse pas faire dans la cour de récré », Florence Millot, éditions Horay, 2018.

Harcèlement scolaire, comment y mettre fin ? – © Rawpixel.com
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Rédactrice web freelance et maman de trois enfants, je me suis toujours sentie très concernée par l'écologie et le développement durable. Constamment en...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Merci beaucoup de cet article qui traite d’un tabou, en dépit des grandes indignations médiatiques.
    Le harcèlement, ma fille , mon fils ,moi-même, ma soeur, mon frère, tous, nous l’avons subi.
    Ma fille de 17 ans a été harcelée au collège et au lycée.
    Elle a reçu des coups gratuitement dès qu’elle était sur le passage d’un garçon. Il a fallu que j’intervienne plusieurs fois auprès de la CPE pour que le garçon soit viré.
    Au lycée, il a fallu qu’elle quitte l’année en cours.
    Pour Mon fils, cela a démarré en CP.
    Nous avons subi pressions psychologiques ,surnoms ridicules à consonance sexuelle, et même coups répétés.

    Je voulais dire : mon fils de 11 ans a été récemment menacé de mort.
    Pourtant ,je l’ai effectivement changé d’école en CE2.
    Mais cette fin de CM2 est catastrophique.
    J’ai toujours réagi lors de signalements de violence et /ou d’agressivité.
    Là, j’ai fait intervenir la gendarmerie qui est venue dialoguer.

    Cet entretien avec la direction, les gendarmes et moi-même a été très éprouvant. Je tiens à dire que personne, je dis bien personne, n’accorde crédit à des dénonciations pourtant avérées.
    On édulcore, on relativise lors de ces réunions
     » bon, on ne t’insulte pas tous les jours? « , d’un ton agacé.
     » les menaces de mort doivent être répétées pour être caractérisées » Pour finir par me dire  » souvent , l’enfant rentre à la maison, et le parent pose des questions dirigées pour obtenir des réponses ».

    « Les ecchymoses sur les jambes? C’est votre enfant qui chute. »
    Le déni est une question centrale dans la question du harcèlement.
    Les adultes qui encadrent des groupes d’enfants ne se rendent pas compte de leur énorme responsabilité en terme de surveillance.

    Je vais vous dire ce que je pense, ce sujet n’est pas une priorité.
    Pourtant , c’est un sujet de santé publique.
    Aujourd’hui, j’ai mes deux enfants à la maison, ils ne veulent plus revenir à l’école, ils ont peur et sont suivis par une psychologue individuellement.
    Pour payer ces séances, je dois effectuer des heures supplémentaires.
    Qui se soucie d’une mère de famille qui fait 200h par mois pour réparer les dégâts causés par le milieu scolaire incapable de reconnaître une problématique majeure : les défauts de surveillance, le déni majeur des problématiques relationnelles et de leurs graves conséquences.
    On nous laisse là avec nos gamins détruits, qui ne dorment plus, qui ne mangent plus, qui vous parlent de suicide à 11 ans.

    Si j’avais su, oui, j’aurai parlé du recours exceptionnel de violence, merci de l’avoir fait dans votre article, car j’ai toujours défendu à mes enfants de frapper en réponse à une agression physique.
    Et voir son fils rentrer avec des hématomes sur les tibias tous les jours , cela fait très très mal.

    Merci.

  2. Merci d’avoir fait un article précis sur ce sujet, qui est très sensible pour les enfants, mais quand ils sont en situation d’harcèlement, ils gardent souvent tout pour eux et donc n’en parle à personne, cet article parle assez bien des problèmes et du sentiment de non-confiance en soi, mais je trouve qu’il est assez court et qu’il y a juste un point de vue et de ce que peuvent faire les parents et non les enfants. Il n’y a pas de témoignages, et je trouve que c’est essentiel pour un article sur ce sujet-là.

    • Marie Mourot

      Bonjour Michelle, merci pour votre commentaire. Vous trouverez dans la deuxième partie de l’article quelques pistes pour aider un enfant à se défendre face à son harceleur : il s’agit des techniques d’auto-défense émotionnelle. Pour en savoir davantage, je vous invite à lire le livre de Florence Millot, « Jme laisse pas faire dans la cour de récré ». Il est vraiment très bien fait et pourra certainement vous éclairer un peu plus sur le sujet. Très bonne fin de journée à vous.

Moi aussi je donne mon avis