Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons la punaise gendarme

Pyrrhocoris apterus, que l’on nommera donc gendarme puisque c’est son petit nom commun, est une des 2.000 punaises présentent en France. Cet insecte particulièrement courant, est un habitant de nos jardins inoffensif… qui a pas mal de choses à nous apprendre sur la biodiversité qui nous entoure.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 27 Nov 2023, à 17 h 30 min
Dans la famille biodiversité ordinaire, protégeons la punaise gendarme
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La biodiversité ordinaire est constituée de la faune et la flore dite commune, celle que tout un chacun peu facilement observer ou qui est bien connue d’un grand nombre car largement présente sur le territoire. Mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas parce qu’on a quelque chose sous les yeux qu’on le connait parfaitement bien et nous allons vous le démontrer à travers l’exemple du gendarme, insecte rouge et noir qu’on tous croisé un jour.

Le gendarme, insecte inoffensif et qui a son utilité

Le Pyrrhocore, autre des multiples noms (comme diable ou cherche-midi) de cette punaise gendarme, insecte mesurant entre 10 et 12 mm, ce qui le place dans la catégorie « bonne taille » chez les insectes.

La chose la plus importante qui régit la vie des gendarmes, c’est le soleil et par déduction la chaleur. Les gendarmes en ont grandement besoin et c’est d’ailleurs dans les belles expositions que l’on trouvera le plus de spécimens.
En effet, tout ce qu’il y a de plus grégaire – avec des colonies pouvant compter des milliers d’individus – cet insecte va coloniser les rocailles, les pieds d’arbres ou les murs en tous genres.

Que mangent les gendarmes ? Leurs habitudes alimentaires sont presque aussi variées que les habitats où cette sorte de punaise rouge va prendre pied. Il peut ainsi consommer des plantes, de petits insectes ou crustacés présents au ras du sol, et même des cadavres d’insectes : tout ceci le rendant utile en lutte biologique.

gendarme insecte

Discret gendarme sur fond de banc Refuge à insectes © DEFI-Écologique

En matière de reproduction le mâle aurait semble-t-il une technique tout à lui ! Il reste accroché à la femelle jusqu’à 24h pour éviter la concurrence des autres mâles.
Si vous voyez donc deux gendarmes collés par l’arrière l’un à l’autre, c’est que 50 à 70 oeufs vont être pondus dans les jours qui suivront !

Particularités du gendarme

La particularité du gendarme est son rapport à la couleur et tout ce qui en découle. Cette espèce est dite aposématique, c’est-à-dire qu’elle envoie des signaux de couleur pour passer un message. Ici le message est clair : « je ne suis pas comestible pour un sou » !
Avoir adopté des couleurs qui sont signe de toxicité a assuré une réelle tranquillité à nos gendarmes dans le grand règne des insectes. À tel point qu’ils n’ont pas vraiment peur de grand-chose. Ils sont tout sauf farouches, même quand on veut les prendre en main.

Les couleurs du gendarme – Le saviez-vous ?

Les gendarmes de Louis XIV au 17e siècle s’était en effet vu affubler des uniformes dont les couleurs étaient proches de celles de notre Pyrrhocore.

Les menaces qui planent sur le gendarme

L’état de nos connaissances sur cette espèce est à la fois bon et assez erratique. Cette punaise rouge est si répandue et si facile à observer qu’il semblerait que l’on puisse la voir partout sans pour autant savoir vraiment quelles sont les variations éventuelles d’effectifs de l’espèce dans le temps.

gendarme insecte

Les Pyrrhocoris au soleil, c’est quelque chose qu’on n’oubliera jamais © Pyrrhocoris

Comme pour tous les insectes ont peut cependant se soucier sans se tromper quant à l’utilisation des pesticides. Toutes les espèces d’insectes sont sensibles aux produits chimiques et ils peuvent impacter sur leur fonctionnement à long terme.

Se soucier de l’impact d’utilisation des phytosanitaires sur des espèces très courantes peut de plus nous donner de bons indicateurs généraux de l’état des milieux.

Statut de protection de l’espèce

Notre chère punaise rouge et noire n’a pas de statut de protection (enfin une espèce qui n’en a pas !) pour la simple et bonne raison que l’espèce se porte bien… À priori.

Comment aider le gendarme

Ne pas écraser un insecte peut paraître un acte anodin, mais quand nous sommes des centaines de milliers à ne pas le faire

Au-delà de ce geste simple qui vaut pour tant de petites bêtes, le gendarme est peu farouche et cela peut faire de lui un sujet d’étude idéal pour les jeunes publics  : savoir reconnaitre ou comprendre comment fonctionne un insecte est toujours plus simple avec une de ces petites bêtes en main.

À force de le rentrer dans un quotidien ordinaire, de le mettre naturellement en avant en l’utilisant comme support de compréhension, vous lui donnerez plus de chances d’être protégé si un jour cela devenait nécessaire !

coup de coeur

Agir pour la biodiversité tout autour de soi, de Jean-François Noblet

Jean-François Noblet, écologue passionné, qui résume dans ce guide pratique tout ce qui peut être fait concrètement, chacun à notre échelle, pour protéger et restaurer la nature dans tous les domaines de notre vie quotidienne.

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Illustration bannière : L’activité favorite du gendarme, insecte facile à observer : se dorer au soleil © Milan Vachal
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. On en trouve beaucoup dans les cimetières!

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