Faire l’amour avec la Terre : l’étrange penchant des écosexuels

‘Nous sommes les écosexuels. Nous faisons l’amour avec la Terre’. Voici les premières phrases du manifeste des écosexuels, une tendance sexuelle qui se fait connaître de plus en plus.

Rédigé par Pauline Petit, le 13 Nov 2016, à 17 h 57 min
Faire l’amour avec la Terre : l’étrange penchant des écosexuels
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La semaine dernière à Sydney, avait lieu un événement unique, à mi-chemin entre la performance artistique et le rendez-vous érotique : l’Ecosexual Bathhouse, littéralement « bains publics écosexuels ». D’après ses organisateurs, il s’agit d’une « expérience en immersion pour quitter le monde urbain et vous ouvrir à une rencontre intime avec la biosphère. » On y fait des expériences intimes avec du pollen ou on y ouvre ses sens dans le sauna.

ecosexuels

Un visuel de la performance Ecosexual Bathhouse à Sydney. Source : http://performancespace.com.au

Mais qui sont ces écosexuels ? Des hippies libertins sur le retour, des queer écolo ? S’agit-il d’une réelle forme de sexualité en émergence ? Enquête (sans immersion dans les bains).

Être écosexuel pour sauver la planète ?

Il ne suffit pas de faire l’amour écolo ou de chercher son âme soeur sur des sites de rencontre écolos pour s’afficher écosexuel. L’écosexualisme, selon ses fondatrices, est une véritable tendance sexuelle à part entière.

Le Manifeste des écosexuels

Les papesses de l’éco-sexualisme, les Américaines Annie Sprinkle et Elizabeth Stephens, ont publié le Manifeste de l’écosexe. On peut y lire : « Nous sommes les écosexuels. La Terre est notre amante. Nous en sommes passionnément amoureux et sommes reconnaissants tous les jours pour cette relation. […] Nous faisons l’amour avec la Terre. Nous enlaçons sans honte les arbres, massons la Terre avec nos pieds et parlons aux plantes érotiquement. »

Les écosexuels se revendiquent comme des activistes écologistes. Mais est-ce d’amants passionnés dont la Terre a vraiment besoin ? Faire l’amour avec la Terre lui permet-elle d’être sauvée ? On peut se permettre d’en douter. D’autre part, on peut avoir une expérience sensuelle avec la nature, l’ensemble des sens étant davantage en éveil en contact avec les éléments, sans forcément parler de relation sexuelle.

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Quoi qu’il en soit, les écosexuels forment une véritable communauté et organisent des stages, des rencontres et même des mariages écosexuels avec les éléments. Au programme des stages : baignades nu dans la rivière, promenades dans la forêt, performances artistiques et discussions autour de la sexualité.

La communauté écosexuelle en croissance

D’après l’une des leaders du mouvement, Elizabeth Stephens, les écosexuels seraient aujourd’hui 100.000 dans le monde. À la Gay Pride de San Francisco en 2015, cette communauté formait un contingent d’une centaine de personnes. Les écosexuels revendiquent le fait de se constituer comme une minorité sexuelle à part entière et d’ajouter un E à la déjà longue liste de l’acronyme LGBTQI (lesbien, gay, bi, trans, queer, intersexe).

Il est en tout cas difficile de prendre le mouvement au sérieux tant leur site Internet, sexecology.org est kitsch et oscille entre la revendication sexuelle et une performance artistique complètement second degré. Quoique… Serions-nous tous un peu écosexuels ?

 

 

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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Des cinglés, mais pas méchants… C’est déjà ça…

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