Environnement et médias : vers une loi pour un traitement équitable de l’info ?
À l’heure où les réseaux sociaux se désengagent du fact-checking, en France les députés proposent de garantir un droit d’accès à une information claire et véridique sur les enjeux écologiques.

Les contenus sur des sujets environnementaux peinent encore à occuper une place de premier plan dans les médias, malgré un intérêt très prononcé des Français. Sur la période allant de juin à décembre 2024, seulement 3,4 % des programmes télévisuels ont abordé des thématiques environnementales. Une proposition de loi, présentée à l’Assemblée nationale en novembre 2024, cherche à renverser cette tendance et à lutter contre la désinformation climatique.
Une proposition de loi pour encadrer l’information environnementale
Bien que, d’après un sondage de l’Arcom, les Français identifient « l’environnement, le climat et l’écologie » comme leur deuxième centre d’intérêt (après « la santé, le mode de vie et le bien-être »), ils s’estiment mal informés sur le sujet. Face à cette situation, à l’été 2023, plusieurs députés ont constitué un groupe transpartisan pour réfléchir à la question d’une meilleure couverture de ces sujets dans les médias. Une proposition de loi en ce sens a été présentée le 13 novembre 2024.
Cette initiative prend toute son importance dans un contexte où la multiplication des sources d’information expose le public à la désinformation. Avec cette proposition de loi, le législateur souhaite notamment élargir les prérogatives de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) pour garantir un meilleur suivi des contenus. Ainsi, lors des campagnes électorales, les médias devront désormais accorder une place significative aux enjeux écologiques, avec des quotas horaires dédiés à ces thématiques dans leurs conventions.
Le temps médiatique dédié à l’environnement bientôt décompté ?
Un autre point clé de cette loi concerne la création d’un observatoire permanent de la couverture médiatique des questions écologiques. Cet organisme, déjà en activité grâce à des initiatives associatives, analyse le temps d’antenne accordé à l’environnement. Les données de 2024 sont préoccupantes : une baisse de 30 % des sujets environnementaux par rapport à 2023. L’observatoire sera institutionnalisé pour un suivi rigoureux et continu.
De plus, la loi propose l’instauration de « contrats climat » pour les entreprises médiatiques, avec des engagements clairs contre la diffusion de fausses informations. Ce dispositif vise à responsabiliser les acteurs médiatiques tout en assurant une formation continue des journalistes sur les enjeux écologiques. Si cette proposition de loi fait son chemin, elle pourrait non seulement permettre de lutter contre la désinformation, mais aussi encourager une transformation en profondeur du paysage médiatique, avec un traitement plus juste et plus exhaustif des enjeux environnementaux.
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