Entreprise. Les Prix Pinocchio 2011 du développement durable

C’est reparti pour les Prix Pinocchio ! La 4ème édition du concours visant à dénoncer les pratiques douteuses des entreprises vient d’être lancée. Vous avez 1 mois pour voter.

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 23 Oct 2011, à 17 h 00 min
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Les Prix Pinocchio récompensent les beaux-discours

Avec la petite marionnette en bois, pas d’équivoque, le mensonge se voit comme le nez au milieu de la figure ! Ce n’est malheureusement pas le cas des entreprises qui usent d’ingénieux stratagèmes pour cacher des pratiques condamnables.

Les Amis de la Terre et le CRID soumettent aux votes des internautes la nomination de 9 entreprises dans 3 catégories.

« Une pour tous, tous pour moi »

Dans cette catégorie, le prix sera décerné à l’entreprise « ayant mené la politique la plus agressive en termes d’appropriation et de surexploitation des ressources naturelles »  ; Quelle entreprise aura dévoré la part de gâteau du voisin ?

Sont nominés dans cette catégorie :

Tereos, producteur d’agrocarburants. Ce groupe agro-industriel français spécialisé dans la transformation de la betterave, de la canne à sucre et des céréales confisque des milliers d’hectares de terres destinés à la culture vivrière au Mozambique pour les transformer en monoculture énergétique, ce qui affame la population du pays, dont 70 % vivent en dessous du seuil de pauvreté.

L’industriel malaisien Sime Darby, premier producteur mondial d’huile de palme est en train d’acquérir 400.000 hectares de plantations de palmiers à huile au Liberia, soit 4 % de la surface totale du pays. Alors que la population panse toujours les blessures d’une guerre civile qui aura duré prés de 25 ans, Sime Darby poursuit tranquillement sa politique d’expansion tandis que les communautés sur place réclament leur droit à la terre qui leur est volée.

Le géant malaisien ne s’arrête pas là, puisque c’est en France aujourd’hui qu’il compte s’implanter

Bluecar de Boloré, la voiture à « technologie d’exception » roule grâce à une batterie au lithium, métal le plus léger du monde. Une voiture électrique, c’est un beau geste pour l’environnement, en apparence mais le « hic », c’est que  l’exploitation du lithium a des conséquences désastreuses sur la ressource en eau, provoquant des dégâts considérables, et notamment des diminutions du niveau des nappes phréatiques.

« Plus vert que vert »

Dans cette catégorie le prix sera décerné à l’entreprise « ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles. »

Vinci qui projette la construction d’un aéroport prés de Nantes pour lequel sera nécessaire le bétonnage de près de 2.000 hectares de terres agricoles fertiles et la destruction d’un bocage d’une qualité écologique exceptionnelle. L’entrepreneur se fait pourtant passer pour un bon samaritain, en assurant aux agriculteurs qu’ils auront l’immense avantage de pouvoir vendre leurs produits dans les restaurants et boutique de l’aérogare. Quant aux voyageurs, ils pourront profiter d’une vraie fausse ferme de démonstration en face des parkings. Cerise sur le gâteau : Vinci propose même de créer une AMAP !

Véolia Environnement, qui s’autoproclame « modèle français » dans la gestion de l’eau serait  responsable de la pollution de trois cours d’eau, suite à la fermeture brutale d’une station d’épuration de Bruxelles et malgré la « technologie innovante de traitements des eaux usées » que la compagnie a mis en avant.

L’Observatoire du Hors média et sa campagne « j’aime mon prospectus » diffusée à 13 millions d’exemplaires dans les boîtes aux lettres. Parce que nos jolis prospectus proviennent tous de coupes d’entretien du bois et pas d’arbres coupés pour l’occasion, que le papier « séquestre le CO2 » que plus de 40 % du papier pour les prospectus provient du recyclage, que l’industrie du papier crée 500.000 emplois en France et qu’il contribue à mon pouvoir d’achat … « j’aime mon prospectus »

« Mains sales, poches pleines »

Dans cette catégorie le prix sera décerné à l’entreprise « ayant mené la politique la plus aboutie en terme d’opacité et de lobbying. »

La Société Générale qui finance la construction du réacteur nucléaire Angra 3 à Rio de Janeiro, au Brésil. Elle est le coordinateur du consortium dont l’investissement s’élèverait à 1,1 milliard d’euros.

Perenco entreprise pétrolière franco-anglaise exploite du pétrole dans une zone pourtant déclarée protégée depuis 1989 au Guatemala, privant ainsi les communautés guatémaltèques de leurs titres de propriété concernant leurs terres. En parallèle, l’entreprise fait bonne figure en finançant une exposition sur les Mayas au musée du Quai Branly.

Toreador, entreprise pétrolière qui avait pour intention d’exploiter des huiles de schiste sur le territoire français.  Le pétrolier aurait renoncé au projet il y a quelques jours, sous la pression de l’opinion (source LeFigaro)

 

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Un quotidien américain révélait, il y a quelques mois qu’aux USA, les réserve de gaz avaient été surestimées, et bien jusqu’à 300%.
    Quand il ajoute que la spéculation sur les concessions est beaucoup rentable que l’exploitation, on comprend vite que ce n’est pas vraiment de gaz qu’il s’agit.
    Moi qui croyais que ce genre de pratiques était répréhensible… quelle naiveté.

  2. Et que dire des hommes politiques, qui, sous couvert d’une fonction dite écologiste, accordent des droits à des sociétés douteuses; Monsieur Borloo durant son mandat ministeriel (ministre de l’écologie), a accordé à des compagnies pétrolières (souvent étrangères) des permis d’exploitation d’huiles de schiste (gaz et pétrole). Pourtant ce procédé est reconnu comme très polluant. Maintenant, les populations concernées (notamment dans la zone sud-est), doivent se battre pour faire annuler ces droits d’exploitation.
    Ces compagnies, comme partout dans le monde, exploitent, et laissent partout dans le monde des « no men’s land »…

  3. Bravo Annabelle. très bel article. Je dois ajouter que des hommes politique comme devillepin ont des fonctions de salarié dans ces entreprises ce qui les fait bénéficier de la mafia étatique.Et que tous ces projets sont financés par l’argent des citoyens.
    en remontant aux sources on s’apperçoit que ces grandes entreprises privés existent parce que l’état à spolié les Français en privatisant les entreprises nationnales financés par les impots des Français. Il serait bon de faire des articles sur toutes ces entreprises qui ont construit la France et qu maintenant appartiennent à ceux qui détruisent l’environnement et qui s’enrichissent.

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