En Australie, les filets anti-requins tuent plus d’espèces menacées que de requins

Les dernières statistiques du gouvernement australien montrent que les filets censés protéger les plages contre les requins tuent des espèces marines qu’ils ne devraient pas toucher.

Rédigé par Anton Kunin, le 16 Mar 2018, à 9 h 55 min
En Australie, les filets anti-requins tuent plus d’espèces menacées que de requins
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En l’espace de deux mois, un seul requin a été piégé par les dispositifs mis en place à proximité des plages contre ces prédateurs des mers, alors même qu’une multitude d’autres créatures marines, qui n’étaient pas visées, ont été attrapées.

Filets anti-requins : 55 animaux non visées pour un seul requin

Dauphins, tortues, requins-marteaux… Le point commun entre ces espèces marines ? Bien qu’inoffensives pour l’homme, elles ont toutes été capturées dans les filets censés protéger les baigneurs de New-South-Wales (Nouvelle-Galles-du-Sud, au sud-est de l’Australie) contre les requins prédateurs.

filets anti-requins

Les filets anti-requins sur la plage de Tuncurry (New South Wales) © John Carnemolla

En l’espace de deux mois, 55 animaux ont été capturés ou tués à tort par ces filets : quatre requins-marteaux (une espèce inoffensive), un dauphin commun, un grand dauphin de l’océan Indien, une tortue caouanne et des dizaines de raies. En revanche, un seul requin appartenant aux espèces visées (à savoir, un requin bouledogue) a été capturé. La précédente expérimentation dans la même zone (les eaux jouxtant les plages de Ballina et d’Evans Head, dans le nord de la New-South-Wales) a donné des résultats similaires.

Pour rappel : Ce genre de filets est principalement conçu pour attraper et tuer les requins ciblés, mais n’agissent pas comme une barrière sur l’ensemble de la plage. Ils ne peuvent pas garantir la sécurité des plages à 100 % et donnent aux baigneurs un faux sentiment de sécurité. Toutefois, il semble que l’utilisation des filets anti-requins décourage l’approche des requins à la longue.

Filets tueurs : les associations accusent, le gouvernement australien se défend

Pour Jessica Morris, océanographe à la Humane Society International, ces filets causent des dommages inacceptables à la faune marine, y compris à des espèces protégées. « Combien de mois de données accablantes faut-il encore pour que le gouvernement se rende compte enfin que cette expérience est un échec total et qu’il décide de l’arrêter ? », tempête-t-elle. « Des alternatives non-léthales existent, et nous ne pouvons pas nous permettre de tuer des espèces inoffensives et protégées pendant 18 mois supplémentaires », estime-t-elle.

filets anti-requins

Panneau sur la plage © hidesy

Pour sa part, Niall Blair, le ministre australien des industries primaires, a fait savoir que le gouvernement menait actuellement une expérimentation de filets modifiés, qui capturent moins d’espèces non visées. Ces nouveaux filets sont notamment placés plus près de la surface de l’eau afin de permettre aux animaux de continuer à respirer lorsqu’ils sont capturés. La taille des mailles a également été augmentée afin de laisser sortir les poissons plus petits.

Illustration bannière : Requin en approche – © Jamen Percy
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Il y a pourtant (au moins) une alternative, ces filets : formdesigns.com.au/shark-mitigation-better-alternative-western-australia/

  2. Le gouvernement australien c’est juste un gouvernement de dégénéré!

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