Ekivrac ou comment devenir un entrepreneur de demain aujourd’hui ?

À l’heure où le numérique démultiplie les possibilités de business en ligne, nombreux sont ceux qui se lancent dans l’aventure. L’évolution de l’entreprise pousse les créateurs à voir l’avenir autrement. Nous avons rencontré Géraud Strens, un jeune entrepreneur prometteur de la région du Centre en Belgique.

Rédigé par Emmanuelle Lecomte, le 7 May 2017, à 7 h 30 min
Ekivrac ou comment devenir un entrepreneur de demain aujourd’hui ?
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Ce qui nous frappe de prime abord chez Géraud, c’est sa volonté de réussir quelque chose de grand. À 26 ans à peine, ce jeune entrepreneur enregistre à son actif la création d’une plateforme de crowdfunding et deux épiceries Bio dans la région de Braine-Le-Comte, dans la région du Hainaut, en Belgique.

Devenir entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille : l’exemple d’Ekivrac

Fort de son succès, Géraud n’a qu’une idée en tête : multiplier le concept de sa boutique. Pour lui, il s’agit d’étendre l’offre à tout le monde.

Géraud et son équipe Ekivrac © Emmanuelle Lecomte

Tous les besoins du quotidien dans un seul magasin pourrait bien devenir son slogan : retrouver en un même endroit l’essentiel pour la journée, de l’alimentation aux produits d’entretien. Inutile de devoir faire un détour par l’une ou l’autre boutique. « Ce que les gens aiment chez nous, c’est la simplicité. Ne pas avoir à choisir entre plusieurs fournisseurs. Ils nous font confiance. L’accent est ici mis sur le vrac, la traçabilité des produits et le local« .

Quelles sources à une telle motivation ?

Tout s’est passé très vite et si on l’écoute attentivement ce jeune homme audacieux, cela n’est pas prêt de s’arrêter. « J’ai toujours vu grand, j’aime les défis, et entreprendre fait partie de moi« , nous clame haut et fort cet étudiant en gestion. « Je viens d’un milieu où les valeurs enseignées sont avant tout le respect des uns et des autres au sein d’un monde juste et équitable. De plus, chez nous, nous avons toujours mis l’accent sur les produits de qualité au sein de notre alimentation« .

Je rêve de voir l’enseigne de mon épicerie s’afficher dans plusieurs villes. J’espère voir les gens y réaliser leurs emplettes au quotidien

 

Mais d’où vient cette énergie ?

Ayant la fibre entrepreneuriale dans l’âme depuis sa jeunesse, Géraud lance plusieurs initiatives. Il y a 5 ans, il crée l’ASBL KIUJI, une association (belge) événementielle et caritative comptant près d’une dizaine d’événements.

En 2014, il travaille au développement la plateforme de financement participatif Ekifin qui selon lui, est un moyen équitable de permettre à l’économie de proximité d’émerger. Un investissement dans une économie réelle, plus proche des gens.

La même année, Géraud obtient un premier Bac en comptabilité. Pour son travail de fin d’étude, il planche sur le thème de la consommation durable et responsable. Il se documente alors beaucoup sur le sujet et découvre l’importance de la malbouffe, les scandales alimentaires, la suprématie des multinationales. Pour lui, il est temps de réagir.

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Ekifin et Ekivrac

En 2015, Géraud Strens crée donc EKIFIN(1), et s’associe avec GROUPE ONE, un groupe de recherche et d’action sur le développement durable et économique local qui a pour mission d’offrir gratuitement un service d’accompagnement professionnel pour guider les candidats entrepreneurs.

C’est sur ekifin.be qu’il rebondit, lançant sa propre campagne de recherche de financement, pour le Ekivrac : son projet d’épicerie durable. D’après Géraud, en créant une épicerie fiable, basée sur la confiance des clients, des producteurs et des fournisseurs, il est possible de pérenniser le concept et d’instaurer de nouvelles bases pour une consommation responsable, durable, viable et saine pour la santé.

Le pari est gagné avec près de 112 contributeurs et plus de 200 % de gain sur la somme espérée. Le bâtiment est acheté, les rénovations entamées, et l’épicerie voit le jour en avril 2016.

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La boutique Ekivrac © Géraud Strens

Quelques mois plus tard, au vu du succès de la première épicerie et suite à la demande grandissante des citoyens de se diriger vers une consommation plus responsable, la campagne de financement pour Ekivrac 2 est lancée. Le projet récolte alors 260 % de la somme demandée via 65 contributeurs. Et en février 2017, Ekivrac 2 ouvre ses portes à Casteau, sur la route principale reliant Mons à Soignies.

L’énergie positive, réel remède aux difficultés

Mais Géraud ne s’arrête pas là et continue de développer d’autres initiatives sociales et commerciales liées de près à ses projets comme des ateliers de fabrication de cosmétiques et produits d’entretien à Braine-Le-Comte… Des projets menés en parallèle avec ses études de Master en gestion.

La clé du succès ne s’invente pas

La chance sourit sans doute à Géraud, mais selon lui, c’est une aussi question de timing : se retrouver au bon endroit au bon moment, et de rigueur. Quand on lui demande ce dont les entrepreneurs doivent se nourrir pour réussir leurs projets, Géraud répond sans hésiter : « une bonne dose de créativité, de ténacité et d’optimisme ». Bien sûr, les relations avec le public et les réseaux sont des outils primordiaux pour garantir le succès mais il faut avant tout être convaincu que l’on peut faire évoluer et/ou changer les mentalités en proposant toujours mieux au client.

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Le rayon fruits et légumes d’Ekivrac © Emmanuelle Lecomte

La frontière entre le souhait du bien-être pour tous et le fait que cette entreprise reste malgré tout un business n’est d’ailleurs pas facile à gérer tous les jours. Le défi majeur demeurant surtout le souci de pérennisation d’une telle entreprise. Mais Géraud est jeune et intimement convaincu que le monde se tourne vers une consommation responsable et respectueuse d’autrui. La clé du succès se situe-t-elle dans le caractère dynamique, effronté et optimiste de cette nouvelle génération ? Nous n’avons envie que d’une chose c’est d’y croire.

Illustration bannière : À l’intérieur de la boutique Ekivrak – © Emmanuelle Lecomte
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Petite, je voulais être missionnaire pour voyager et aider les plus démunis. A l’adolescence, j’ai enrichi mon vocabulaire et opté pour un métier...

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