Dopage : des chiens de traîneau contrôlés positifs

Dallas Seavey, l’un des plus grand mushers au monde, est accusé d’avoir fourni du Tramadol à ses huskys. Il crie au sabotage et accuse les associations de défense des animaux.

Rédigé par MEWJ79, le 27 Oct 2017, à 11 h 40 min
Dopage : des chiens de traîneau contrôlés positifs
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L’Iditarod, la course de chiens de traîneau la plus célèbre au monde, a été perturbée cette année par un scandale de dopage. Dallas Seavey, plus grand musher du moment, est accusé d’avoir fourni du Tramadol à ses huskys. Il crie au sabotage.

Dallas Seavey, accusé de dopage, dénonce une corruption

Voici une histoire digne d’un roman de Jack London. Dallas Seavey, le plus grand musher du moment, est accusé d’avoir dopé ses huskys lors de l’Iditarod. Pour rappel, cette course peut s’apparenter au Tour de France tellement elle est hors-norme. Il s’agit d’un marathon de près de 1.750 kilomètres (1.000 miles) à travers l’Alaska.

Les conditions y sont dantesques, même pour des animaux habitués à vivre dans le froid et la neige : vents glaciaux, blizzard, montagnes à perte de vue. La plus grande course de chiens de traîneau a été inventée en 1973 pour rendre hommage à ce moyen de transport.

La star locale, Dallas Seavey, triple vainqueur de l’épreuve (2012, 2014, 2015), a fini deuxième cette année, en huit jours et six heures. Il termine deux heures après son père, Mitch, 57 ans et plus vieux vainqueur. Mais, cela n’a pas empêché les accusations de dopage.

Le trentenaire aurait donné du Tramadol à ses chiens. En effet, des traces de ce puissant antalgique ont été retrouvées dans les urines de quatre de ses huskys. De son côté, le musher se défend et parle de sabotage. Il a publié une vidéo de dix-huit minutes sur YouTube(1), ce lundi 23 octobre, où il dénonce les pratiques de certains participants et même des organisateurs de ce marathon mythique : « Il y a de la corruption dans cette course« .

Pas de sanctions pour le musher qui est soutenu par la profession

Persuadé d’être victime d’une machination, il accuse : « Il y a des centaines de façons de saboter un équipage, vous serez certains qu’un contrôle positif survienne et vous n’aurez aucune chance de vous faire attraper. (…) Il y a des mushers qui ont terminé près de moi dans cette course qui, je le pense, ont une dent contre moi. Ils ne m’aiment pas. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais c’est probablement un sabotage. Si ce n’était pas un autre musher, et j’espère que ce n’est pas le cas, il y a bien d’autres personnes qui peuvent le faire. Notamment les opposants aux courses de chiens de traîneau« , déclare-t-il dans la vidéo.

chiens de traineau

Chiens de traîneau© Troutnut Shutterstock

Une très mauvaise publicité pour ce sport mais, pas de panique pour Dallas Seavey : le musher ne sera pas suspendu, restera au palmarès et empochera bien ses gains (près de 60.000 dollars). En effet, le règlement stipule qu’il faut prouver que le produit dopant a été donné sciemment aux animaux pour suspendre le concurrent.

Selon une vétérinaire spécialiste des canidés le Tramadol est délivré pour soulager les douleurs des chiens. Elle explique à l’Associated Press : « le risque existe que cela les endorme« . Mais, contrairement à d’autres disciplines sportives où ce dopant est aussi utilisé, les mushers font front pour soutenir Dallas Seavey. Plusieurs de ses rivaux ont témoigné en sa faveur dans le New York Times(2).

Et les responsables sont tout trouvés : les associations d’opposants, pour la plupart défenseurs des animaux. La PETA  (Pour une éthique dans le traitement des animaux) a ainsi publié un communiqué au lendemain de l’annonce de ce cas de dopage. Pour elle, il s’agit d’ « une preuve supplémentaire que cette course doit s’arrêter« .

Chiens de traineaux – © Beate Rhomberg
Références :
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Journaliste, je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Nous salissons et mettons tout à profit. Ce soi-disant « hommage » rendu aux grands coureurs des steppes n’est que le prétexte à esquinter des chiens qui, certes, aiment la neige et le froid mais qui se passeraient bien de courir des marathons juste pour que le gugusse qui les mène empoche des milliers de dollars.

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