Sélection livre : Cultiver son propre tabac, de la graine à la feuille séchée

Fumer sans les additifs, c’est possible à condition de faire pousser le tabac soi-même : ce serait à la fois écologique, économique, très tendance et meilleur… pour la santé, même si fumer n’est jamais la panacée ! Pour, Sébastien Marc, auteur de ‘Cultiver son propre tabac, de la graine à la feuille séchée’, c’est surtout une façon comme une autre de réduire sa consommation.

Rédigé par Brigitte Valotto, le 23 Mar 2018, à 8 h 06 min
Sélection livre : Cultiver son propre tabac, de la graine à la feuille séchée
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Premier livre sorti récemment sur le sujet aux éditions Terran, « Cultiver son propre tabac, de la graine à la feuille séchée » a été rédigé par Sébastien Marc, un auteur qui sait de quoi il parle : fumeur averti, il est aussi fils et petit-fils de paysan, professionnel de l’édition dans les domaines de la santé naturelle et des médecines alternatives.

Un manuel complet pour ‘Cultiver son propre tabac, de la graine à la feuille séchée’

Dans son ouvrage, Sébastien Marc défend sans ambages la thèse d’un tabac « meilleur » pour la santé lorsqu’il est cultivé chez soi, et associé à un certain art de vivre : « On ne peut comparer une personne qui fume cinq à six cigarettes par jour, pratique une activité sportive quotidiennement, mange équilibré en privilégiant les fruits et légumes de saison, et une autre qui fume dès le réveil jusqu’au moment de se coucher, mange trop gras, trop salé et trop sucré, passe son temps assis devant des écrans, mène une vie aigrie, décousue et stressée »…

cultiver tabac

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Fumer mieux pour fumer moins ?

Ainsi, cultiver et faire sécher son propre tabac – processus qui exige du temps, de la patience, de la minutie, comme pour faire un bon vin ! – supposerait un autre rapport à cette drogue douce. En Sur ce point, l’auteur ne nie pas qu’elle en soit, et détaille même ses propriétés addictives.

Mais « fumer moins pour fumer mieux » serait un des axes à privilégier, quand on cherche à ralentir sa consommation – on trouve d’ailleurs en fin d’ouvrage, des conseils pratiques en ce sens, valables aussi pour ceux qui fument des cigarettes classiques.

Pour l’auteur, fumer ses propres cigarettes maison constituerait donc le meilleur moyen de ramener le tabac dans le camp de ces produits raffinés, élégants et naturels. Ceux que l’on ne consomme qu’en quantités modérées, avec délectation et parcimonie – revenant ainsi aux origines de la consommation de l’herbe à Nicot, dont le livre nous rappelle aussi la passionnante épopée. Les Indiens en avaient même fait un cérémonial ancestral, goûtant la légère euphorie qu’elle procure et aspirant la paix (de l’âme) dans le calumet.

Disperser les écrans de fumée !

Très loin de ce calumet philosophique et 100 % naturel, les cigarettes modernes contiennent bien d’autres substances que la feuille de tabac : agents de saveur, de texture, conservateurs, produits de blanchiment des cendres, accélérateurs de combustion, on trouve jusqu’à 10 % d’additifs – et sur cent grammes de tabac, 10 grammes n’en sont pas !

faire pousser tabac

Même chose dans le tabac à rouler du commerce © padu_foto

Un constat que l’auteur tire avec clarté, et inquiétude, s’attachant à « disperser les écrans de fumée » de l’industrie du tabac. Car l’association des trois grands groupes d’additifs communément associés dans une cigarette composerait « de véritables cocktails combinatoires dont les effets nocifs sont démultipliés par le processus de combustion« .

L’association additifs sucrés et nicotine en particulier, démultiplierait la dépendance et les symptômes de manque, les additifs sucrés se transformant lors de la combustion en acétaldéhyde, un antidrépresseur accentuant le phénomène de servitude neurophysiologique.

En prime, il faut ajouter les additifs présents dans le papier à cigarettes, et les traces de pesticides !

Faire pousser son tabac, est-ce bien légal ?

Pas d’inquiétude, vous n’entrerez pas dans l’illégalité en cultivant quelques pieds de tabac dans votre jardin. Du moment qu’il est réservé à votre usage personnel, et n’est pas destiné à la vente, sa culture est autorisée, selon l’article 575 K (avril 1996) du Code Général des impôts, concernant la « Circulation, détention et commerce des tabacs ».

Les bienfaits (eh oui !) du tabac

On peut d’ailleurs cultiver du tabac pour de toutes autres raisons que l’envie de le fumer.

Plante médicinale

Originaire d’Amérique du Sud où il servait de remède traditionnel de 1er ordre, le tabac, ce tueur en série, été introduit en Europe en tant que plante médicinale, parée de toutes les vertus. Pris en jus ou en sirop, préparé en pâte ou en suppositoire, réduit en poudre ou encore tout simplement mâché, il peut aider à soulager la migraine, les nausées, les vomissements et les problèmes de circulation .

faire pousser tabac

Feuilles de tabac avant récolte © hutch photography

Pour lutter contre les parasites

Ces remarquables propriétés botaniques en font un insecticide et un engrais naturels efficaces.

Même les oiseaux l’ont remarqué : certaines espèces d’oiseaux nicheurs auraient pris l’habitude de glisser dans leurs nids quelques mégots, afin de bénéficier de leur effet répulsif sur les parasites, notamment les tiques.

Vertus du tabac : fabrication d’un insecticide et d’un engrais

Pour fabriquer un insecticide efficace grâce aux propriétés de la nicotine, il suffit de faire une décoction avec les feuilles, tandis que l’engrais sera réalisé avec les cendres du plant séché, une fois les feuilles récoltées.

Comment le récolter et l’utiliser ?

Le plant de tabac est une plante résistante et rustique : sa culture ne pose pas de difficultés insurmontables, mais elle nécessite beaucoup de soins et d’entretien.

De plus, semer les graines, les faire germer, et voir pousser ses plants n’est pas le plus délicat : les phases de récolte, coupe, séchage et affinage sont des opérations techniques qui nécessitent une certaine expérience, sous peine de voir moisir les précieuses feuilles !

L’auteur de « Cultiver son propre tabac » vous en détaille les étapes, mais ne vous cache pas qu’il vaut mieux considérer votre première année de culture comme une année test… Probablement ne pourrez-vous fumer vos premières cigarettes « maison » que l’année suivante !

Et c’est peut-être là, le meilleur argument en faveur de la récolte à domicile : en s’occupant à préparer le terrain, bêcher, semer, jardiner, faire pousser, récolter, faire sécher, on pense moins à fumer

Et surtout, vu le temps nécessaire pour obtenir une cigarette, on prend tout son temps pour la déguster… et on hésite avant d’en gaspiller trop vite une autre !

« Cultiver son propre tabac, de la graine à la feuille séchée », par Sébastien Marc, préface du Dr Jean-Loup Dervaux, éditions Terran

Illustration bannière : Fleur et feuille de tabac – © nnattalli
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Journaliste free-lance, Brigitte Valotto est notamment une collaboratrice régulière des pages enfants, société, pratique, tourisme et actu de...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. Trump thinks he has nothing to lose in a trade war with China. He’s wrong.

  2. Question ?
    J’achète du tabac  » Interval Authentique  » à rouler (même si il est préférable de ne pas fumer, c’est certain …) il est vendu comme 100% tabac sans pesticide et sans additif !
    Est-ce mensonger alors ?????
    Merci pour vos réponses éventuelles et sérieuses

  3. Bonjour, J’ai vu mon grand père avec une trachéotomie, donc je n’ai jamais eu envie de fumer, même si les amis fumaient. Mais même si je n’avais pas vu mon grand père ainsi, je ne crois pas que j’aurais fumé, car je n’ai jamais eu envie de me mettre un boulet aux pieds.

    Même si on a du « tabac naturel » cultivé par soi-même, il y a malgré tout le problème de la combustion.

    C’est un peu comme si on allait respirer la fumée d’un poêle à bois par ex.

    Les jeunes fument « pour faire comme les copains », et ils se mettent dans un piège. Faut être stupide quand même….

    Il faut ringardiser le tabac, Il n’a vraiment aucune utilité, surtout vu les ravages.

    Fumer, manger avec excès, c’est maltraiter son corps, et il ne nous le pardonnera pas.

    Et la maltraitance est interdite il me semble.

    Le tabac est un ennemi, il faut s’en débarrasser, si on a ce problème.

    • Lolilola, tu dis « le tabac est un ennemi », j’ai envie de te répondre: « celui ou celle qui fuit son ennemi est un/une lâche…
      Bonne méditation…

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