Compteurs Linky : Engie et EDF mis en demeure

Selon la Cnil, les données de consommation fines collectées par Engie et EDF via les compteurs Linky peuvent révéler des informations bien indiscrètes sur notre vie privée.

Rédigé par Paul Malo, le 12 Feb 2020, à 9 h 41 min
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Selon le gendarme français de la protection des données, les données de consommation fines de ces compteurs peuvent révéler des informations sur la vie privée.

Compteurs Linky : la Cnil épingle Engie et EDF

Des données collectées indiscrètes sur la vie privée

Une mise en demeure, ni plus, ni moins. C’est ce que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a fait parvenir à Engie et EDF. Elle leur a donné trois mois pour mettre en conformité la manière dont est gérée la collecte des informations personnelles des consommateurs. Pourquoi une telle mise en demeure ? « En raison du non-respect de certaines des exigences relatives au recueil du consentement à la collecte des données de consommation issues des compteurs communicants Linky ».

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Selon la Cnil, « les données de consommation fines peuvent révéler des informations sur la vie privée ». Heures de lever et de coucher, périodes d’absence, éventuellement le nombre de personnes présentes dans le logement… « Il est donc essentiel que les clients puissent garder la maîtrise de leurs données ». La Cnil souligne par ailleurs que la loi impose de recueillir un « consentement spécifique », distinct pour chaque objectif de la collecte des données.

Un écosystème en cours de construction

compteur linky CNIL données

Des données conservées trop longtemps – © sylv1rob1

Or, comme le précise le gendarme des données, « il a été constaté que EDF et ENGIE recueillent par le biais d’une seule et unique case à cocher le consentement pour deux opérations clairement distinctes : l’affichage dans l’espace client des consommations quotidiennes et l’affichage des consommations à la demi-heure ». La Cnil a par ailleurs constaté que le consentement des clients n’était pas « éclairé », une question du formulaire de consentement de recueil des données pouvait « induire l’abonné en erreur ».

Pourquoi avoir rendu cette mise en demeure publique ? Parce qu’ « un écosystème était en train de se construire sur la base de telles pratiques », « il est apparu nécessaire d’envoyer rapidement une alerte collective pour toutes les entreprises susceptibles de les mettre en oeuvre »Dernier commentaire, et non des moindres, de la Cnil : les durées de conservation des données de consommation « sont parfois trop longues au regard des finalités pour lesquelles les données sont traitées ». Les deux géants de l’énergie ont donc maintenant trois mois pour se mettre en conformité avec les exigences de la Cnil.

Illustration bannière : Compteurs Linky : la protection des données personnelles remise en cause – © NeydtStock
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