Les réseaux sociaux, vecteurs de désinformation sur le changement climatique

Les réseaux sociaux n’attachent pas suffisamment d’importance à la lutte contre la désinformation au sujet du changement climatique, déplorent les associations Avaaz, Greenpeace et Les Amis de la Terre.

Rédigé par Anton Kunin, le 22 Apr 2022, à 10 h 56 min
Les réseaux sociaux, vecteurs de désinformation sur le changement climatique
Précédent
Suivant

Si Pinterest et YouTube font plutôt figure de bons élèves, Facebook, TikTok et Twitter font trop peu pour empêcher la propagation de fausses informations sur le réchauffement planétaire, estiment les trois associations dans un rapport.

Pinterest et YouTube sont les réseaux sociaux qui font le plus pour la vérité sur le changement climatique

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) le disait dans son rapport de février 2022 : la « désinformation » a « limité » et « retardé » l’action climatique internationale. La circulation de ces informations erronées est amplifiée par les réseaux sociaux. Or, ces derniers sont rarement en mesure de repérer et enlever de leurs plateformes ces faux discours. À noter que dans leur rapport sur ce sujet, les associations Avaaz, Greenpeace et Les Amis de la Terre distinguent la désinformation (qui fait référence à la publication intentionnelle de fausses informations dans le but de faire basculer l’opinion de son côté) et les fausses informations (dont la publication et republication se fait par des gens qui ne se rendent pas compte que ce qu’ils disent est faux).

Les deux réseaux sociaux qui font le mieux en matière de modération de fausses informations sur le changement climatique sont Pinterest et YouTube. Ces deux réseaux sociaux ont adopté des définitions claires, établies par des experts, de la désinformation au sujet du changement climatique. Mais à la différence de Pinterest, YouTube applique cette définition uniquement aux contenus publicitaires payés par des annonceurs. De plus, Pinterest ne va pas assez loin dans ses efforts, estiment les trois associations, dans la mesure où ce réseau social se limite à stipuler qu’il « se réserve le droit de supprimer, limiter ou bloquer la dissémination » de ce type de fausses informations, mais ne s’engage pas à les supprimer systématiquement.

réseau social

YouTube et Pinterest sont les deux réseaux sociaux les plus engagés dans la lutte contre la désinformation au sujet du climat – © Shutterstock.

A lire aussi : Comment utiliser Youtube de manière plus écolo ?

Twitter, pire élève en matière de lutte contre la désinformation climatique

Facebook arrive troisième dans le palmarès : ce réseau social a recours à une équipe spécialisée dans la désinformation au sujet du changement climatique, mais ne communique ni sur l’ampleur de cette désinformation sur sa plateforme ni sur la régularité d’application des mesures de censure. TikTok a une politique de suppression de fausses informations en général, mais ne fait aucune mention de fausses informations au sujet du changement climatique en particulier. Twitter, enfin, ne prend aucun engagement en matière de lutte contre les fausses informations et se contente de dire que des mesures sont susceptibles d’être prises contre de telles publications, sans jamais préciser les critères ni la nature de ces mesures. De plus, ces mesures de lutte contre la désinformation ne s’appliquent pas aux comptes ayant passé la vérification.

Selon les trois associations, la lutte contre la désinformation et les fausses informations au sujet du changement climatique est d’autant plus urgente qu’aujourd’hui, les auteurs de ces discours ont rendu leurs messages plus subtils. Ils ne nient plus le changement climatique mais disent : « le changement climatique n’est pas un canular, mais… ». Cette stratégie leur permet d’apparaître en interlocuteurs modérés lorsqu’ils participent à des débats sur ce sujet, tout en prônant la même inaction politique sur ce dossier.

Illustration bannière : © Shutterstock.
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. -10% de production électrique par les éoliennes en Europe l’année dernière, et ça ce n’est pas une fake news!

    Disparition d’un village allemand pour laisser la place à une mine de LIGNITE, ça non plus ce n’est pas une fake news

  2. est-on vraiment étonnés de ce comportement de la part de ces réseaux a-ssociaux ?

  3. C’est fou, comme on pourrait se faire manipuler…La censure n’a jamais été aussi forte ces 2 dernières années par ses mêmes réseaux sociaux. Il est vrai que printerest n’en faisait pas partie. Tous les autres sont capables de museler tout opposant à la pensée unique. Qu’ils (les réseaux sociaux)ne le fassent pas assez pour le climat, semble à l’évidence, que cela manque d’intérêt, pour leurs intérêts (quels grands noms sont derrière tik tok, facebook, youtube… En plus on a bien compris que l’UE veut ajouter encore plus de verrous pour éviter que la parole ne circule. Pourtant, chacun est libre de penser et de parler à sa guise !!

Moi aussi je donne mon avis