Après une vie de cirque, quelle retraite pour les animaux sauvages

Bientôt, la présence d’animaux sauvages ne sera plus permise au sein des spectacles de cirque. Mais où et comment ces animaux vont-ils poursuivre ou finir leur existence ?

Rédigé par Paul Malo, le 10 Jul 2021, à 13 h 09 min
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Zoo de luxe, centre d’accueil, sanctuaire ou réensauvagement ? Alors que la présence d’animaux sauvages sera bientôt interdite dans les cirques itinérants en France, que vont-ils devenir ?

Une interdiction progressive des animaux sauvages

Le sujet est complexe et concerne plusieurs centaines d’animaux en France, 500 à 700 selon les estimations. Si l‘interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques itinérants est une bonne nouvelle aux yeux des défenseurs du bien-être animal, elle ne va pas sans poser de problèmes pour les propriétaires d’animaux.

Les animaux n’ont plus leur place dans les cirques – © Norenko Andrey

Dans un contexte de pandémie et de confinement, il n’y a pas eu de spectacles de cirque en France depuis maintenant plus d’un an, et la « grande famille du cirque » a bien du mal a survivre à la crise du Covid-19. Alors que les cirques ambulants étaient à l’arrêt, il fallait en revanche continuer à nourrir et soigner les animaux sauvages participant à leur spectacle.

« Garantir le bien-être de la faune sauvage captive »

Mais, bientôt, la présence d’animaux sauvages ne sera de toute façon plus permise au sein de ces spectacles. En septembre dernier, le gouvernement, par la voix de la ministre Barbara Pompili, a annoncé l’interdiction progressive des ours, tigres, éléphants et autres animaux sauvages dans les cirques, et ce afin de garantir le « bien-être de la faune sauvage captive ».

Il est temps que notre fascination ancestrale pour ces êtres sauvages ne se traduise plus par des situations où l’on favorise leur captivité par rapport à leur bien-être.
Barbara Pompili

 

Mais que vont devenir ces animaux sauvages en captivité ? Ils devront être placés dans des zoos ou des sanctuaires animaliers, les cirques sédentarisés pouvant quant à eux continuer à en posséder si leurs conditions de captivité équivalent à celles en vigueur dans les zoos.

Ainsi, à Saint-Martin-la-Plaine (Loire), le refuge de l’association Tonga a déjà permis de sauver plus de 300 animaux. L’association recueille les animaux sauvages saisis par les autorités pour absence d’autorisation de détention, mauvaises conditions de détention ou mauvais traitements, qu’ils proviennent de cirques, de laboratoires voire de particuliers.
Dix tigres ont été saisis dans l’Oise fin 2020, et un lion a été saisi près de Niort en mars 2021 chez un particulier ne disposant pas des autorisations nécessaires pour le détenir.

Entre refuges et centres de soin

Le zoo refuge de la Tanière, près de Chartres, a quant à lui été créé par un particulier, Patrick Violas, qui a décidé d’y consacrer sa fortune. Y sont accueillis des animaux en tous genres, notamment des primates issus de laboratoires.

Mais avec la future loi sur  l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques, les capacités d’accueil des refuges existants ne suffiront sans doute pas pour faire face à l’afflux d’animaux, notamment de fauves.

L’histoire de Maya, l’éléphante du cirque La Piste aux étoiles

Cette éléphante d’Asie, âgée de plus de 50 ans, a été exploitée par le cirque La Piste aux étoiles alors que plusieurs vétérinaires alertaient sur sa santé et surtout qu’elle était en grande souffrance.
L’association One Voice s’est battue pendant des mois pour faire libérer Maya : « Maya vit désormais dans un parc en Italie, loin des piques d’ankus et des camions sombres ».

Du côté de Pont-Scorff, en Bretagne, l’échec du projet de zoo porté par les ONG Rewild et Sea Shepherd ne met pas pour autant fin à l’idée de « réensauvager » ses pensionnaires, d’être en mesure de les renvoyer dans la nature, après un patient processus de réhabilitation.
Le projet avait pour idée de départ de mettre en place une structure d’accueil pour animaux saisis dont l’objet ne serait pas la captivité.

Au final, pour lui succéder, c’est le projet Breizh Park qui aura été retenu. Il prévoit l’exposition des animaux recueillis au public à compter de juin 2022. Au lieu d’un zoo classique, le nouveau projet serait centré autour du bien-être animal, entre agrandissement des enclos, réintroduction d’espèces en milieu naturel ou en sanctuaire, et centre de soins pour animaux.

Illustration bannière : Des milliers d’animaux travaillent dans les cirques d’Europe – © Egon Zitter
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