ChatGPT grille-t-il la planète pour répondre à une question ?

L’innovation numérique avance à grands pas, mais laisse derrière elle une trace énergétique et hydrique difficile à ignorer. Alors que l’intelligence artificielle s’impose dans tous les secteurs, une simple question posée à ChatGPT engage une consommation matérielle bien réelle.

Rédigé par , le 12 Jun 2025, à 9 h 30 min
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Pour la première fois, Sam Altman, le PDG d’OpenAI, a révélé combien d’énergie nécessite une requête ChatGPT.

ChatGPT : un coût environnemental invisible mais bien réel

Le 10 juin 2025, Sam Altman, le PDG d’OpenAI, a dévoilé dans un billet de blog que chaque requête envoyée à ChatGPT requiert en moyenne 0,34 wattheure d’électricité et 0,000085 gallon d’eau (soit un quinzième de cuillère à café). Ces chiffres ne paraissent pas impressionnants à première vue. Pourtant, leur multiplication quotidienne par des millions d’utilisateurs modifie la donne. À quoi servent donc ces ressources ? L’eau sert à refroidir les centres de données. L’électricité, elle, alimente principalement les processeurs spécialisés (GPU), dont la puissance de calcul n’a rien d’anodin.

Et ce n’est pas tout. Certains experts du secteur, notamment chez Epoch.ai, considèrent même que les estimations d’OpenAI restent trop optimistes. Des calculs indépendants situent la consommation réelle entre 0,3 et 0,4 Wh par interaction, et jusqu’à 40 Wh pour les requêtes complexes.

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Une consommation totale proche de celles de 8.200 foyers et 90 piscines résidentielles

Pris isolément, ce coût semble presque négligeable. Mais appliqué à l’échelle de la base d’utilisateurs hebdomadaires – estimée à 500 millions – les résultats deviennent vertigineux. En se basant sur une moyenne de dix requêtes par utilisateur par semaine, on obtient une dépense mensuelle d’environ 7,4 gigawattheures d’électricité. Ce volume correspondrait à la consommation énergétique de près de 8.200 foyers américains. Quant à la consommation d’eau, elle serait proche de 1,8 million de gallons par mois, soit l’équivalent de 90 piscines résidentielles. Cette consommation, invisible pour l’utilisateur final, participe pourtant à la pression exercée sur les réseaux électriques et les circuits d’eau.

L’accélération du recours à l’intelligence artificielle, notamment via des assistants automatisés, soulève des inquiétudes profondes chez les spécialistes de la transition écologique. Aucun objectif de réduction d’empreinte carbone ne pourra être atteint si ces services se généralisent sans encadrement. Dans son billet de blog, Sam Altman se veut optimiste en évoquant une intelligence artificielle bientôt « trop bon marché pour être mesurée ». Pourtant, derrière cette promesse d’accessibilité, c’est une infrastructure lourde, gourmande et peu économe qui se dessine.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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