Bio dans les cantines : une nouvelle proposition de loi peu ambitieuse

Les députés républicains ont déposé une nouvelle proposition de loi visant à introduire des produits bio dans les cantines, une des réponses à la crise de l’agriculture.

Rédigé par Pauline Petit, le 6 Sep 2017, à 9 h 35 min
Bio dans les cantines : une nouvelle proposition de loi peu ambitieuse
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L’introduction de produits bio dans les cantines est un feuilleton aux multiples rebondissements. En 2007, lors du Grenelle de l’Environnement, la première annonce fait l’effet d’une bombe : on vise l’introduction de 20 % de produits bio dans les cantines d’ici 2012 ! Une petite révolution pour un milieu très peu familiarisé avec le bio. Par manque de moyens et de réelle volonté politique, très peu de restaurants scolaires y parviennent.

En 2016, une nouvelle proposition de loi va dans ce sens et propose l’introduction de 40 % de produits locaux et 20 % de produits bio dans les cantines d’ici 2020. Une loi qui est adoptée par les députés, mais censurée par le Conseil Constitutionnel pour vice de forme.

La réponse molle des députés LR à la crise de l’agriculture

Cette fois-ci, les députés Les Républicains ont déposé le 30 août dernier une proposition de loi allant dans ce sens. C’est leur réponse au débat actuel sur la crise de l’agriculture discutée lors des états généraux de l’alimentation.

cantines bio

© wavebreakmedia

20 % de bio dans les cantines… en 2022

Une proposition de loi peu ambitieuse et révisée à la baisse : elle prévoit d’introduire d’ici 2020 « 20 % de produits de saison tout en veillant à la proximité géographique entre producteurs, transformateurs et consommateurs ». En 2022, la proportion devra être augmentée à 40 %, dont 20 % d’aliments bio.

Une proposition de loi assez floue : aucun label ni certification ne définit le produit de saison, ni la proximité géographique. En outre, on ne peut pas aujourd’hui privilégier la proximité dans un marché public sans risquer d’être hors-la-loi pour cause de distorsion de concurrence.

Une proposition qui fait donc finalement la part belle à l’agriculture conventionnelle, du moins jusque 2020. En effet, une pomme peut tout à fait être locale et de saison et recevoir 18 pulvérisations de pesticides… La proposition de loi déposée par les députés LR contient aussi des projets visant à alléger les normes et les contrôles qui pèsent sur les agricultures : pas sûr que cela aille dans le sens d’une diminution de l’utilisation de pesticides dans l’agriculture française.

Illustration bannière : Enfants à la cantine – © wavebreakmedia
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  1. Quand on veut on peut.

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