Arnaque et étiquettes trompeuses : l’alerte Foodwatch pour Noël
À l’approche de Noël, la pression du budget grimpe tandis que certaines marques redoublent d’ingéniosité pour maquiller ce que Foodwatch qualifie d’arnaque. L’association vient d’épingler huit produits festifs dont l’étiquette, selon elle, induit fortement en erreur.

Le 9 décembre 2025, Foodwatch a publié une enquête détaillant huit cas d’arnaque sur des produits phares de Noël. Ce constat intervient alors que les prix augmentent et que l’alimentation festive devient un véritable casse-tête financier. Dans ce contexte, l’association dénonce des promesses marketing trompeuses et rappelle que la vigilance doit primer au moment de l’achat, car l’arnaque peut se dissimuler dans les plus petits détails.
Quand l’arnaque se cache derrière l’étiquette des produits de Noël
Le premier enseignement du rapport est clair. L’arnaque se niche dans la composition même des produits, alors que les consommateurs se fient souvent aux visuels attractifs. Selon Foodwatch, les oeufs de lompe noirs vendus par Auchan contiennent seulement quatre-vingt-deux pour cent d’oeufs. Le reste du pot n’est constitué que d’eau et d’additifs, malgré un prix de trois euros et vingt et un centimes qui ramène le kilo à trente-deux euros et dix centimes selon Le Dauphiné Libéré. Par ailleurs, Foodwatch souligne une pratique légale mais contestée. Audrey Morice déclare que « ces pratiques sont légales, malheureusement ».

La terrine aux trois poissons de Guyader illustre aussi cette mécanique. Le premier ingrédient n’est pas le poisson, mais l’eau, tandis que les trois espèces mises en avant n’apparaissent qu’en proportions infimes. Ce décalage entre l’image vendue et la recette réelle entretient une forme d’arnaque subtile que Foodwatch fait remonter au grand jour, notamment parce que le prix atteint trois euros et six centimes, soit vingt-cinq euros et cinquante centimes le kilo. Bien que les consommateurs soient habitués à contrôler les prix, ils peuvent difficilement mesurer ces incohérences dans un achat effectué rapidement.
Noël renforce d’ailleurs ce phénomène puisque, comme l’explique Audrey Morice, « les clients et clientes ont tendance à vouloir se faire plaisir, à être moins regardants sur les prix et sur les étiquettes ». Cette réalité crée un terrain fertile pour toute arnaque, surtout dans un contexte de fête où l’émotion prend le pas sur la vigilance.
Une arnaque parfois invisible dans les additifs ou la provenance
Au-delà des compositions trompeuses, l’arnaque dénoncée par Foodwatch se retrouve aussi dans l’usage d’additifs très controversés. La sucette Père Noël de la marque Fizzy en constitue l’exemple le plus emblématique. Ce petit achat, souvent impulsif, combine sept additifs dont le colorant E133, suspecté d’induire hyperactivité et réactions allergiques.

Avec Noël comme toile de fond, cette stratégie interroge sur la manière dont certaines marques maximisent leurs marges sans clarifier la nature de leurs ingrédients. Cette absence d’information pleinement accessible à tous contribue à renforcer un sentiment d’arnaque chez les consommateurs qui découvrent ces éléments après achat.
D’autres marques, pourtant reconnues, se retrouvent aussi visées. Delacre commercialise des biscuits présentés comme premium, mais réalisés à base d’huile de palme et non de beurre. Cet écart entre image haut de gamme et réalité industrielle constitue une forme d’arnaque que Foodwatch juge problématique, car elle s’appuie sur un marketing sophistiqué alors que le produit repose sur des ingrédients économiques.

De même, Labeyrie voit l’un de ses produits festifs épinglé. Emballage chic, promesse d’un terroir gourmand… mais surtout présence de nitrite de sodium (E250). Cet additif est associé par plusieurs études à la formation de composés cancérogènes probables dans l’organisme (risque colorectal et estomac).
Foodwatch estime que très peu de consommateurs savent que ces nitrites se cachent dans un produit aussi emblématique.pour la présence de nitrite de sodium, un additif critiqué car associé à la formation de composés cancérogènes probables selon Doctissimo. Même si la réglementation autorise cet usage, l’association estime que le public ignore souvent ces détails et pourrait ne pas accepter d’en consommer en connaissance de cause.

Escargots de Bourgogne (E. Leclerc) : le goût de Bourgogne… sans la Bourgogne
Sur la boîte, tout évoque la Bourgogne. Dans les faits, les escargots viennent simplement d’« Europe ». Pas un mot de plus. Le service consommateurs a confirmé à Foodwatch que les gastéropodes ne sont pas français.
Une illusion géographique qui joue sur la crédibilité d’un mets traditionnel.
Pâté en croûte Le Richelieu (Maison Monterrat) : drapeau français, ingrédients pas vraiment français
La mention « viande française » en bleu-blanc-rouge est très visible. Pourtant, si le porc est bien français, le foie maigre de canard est « origine UE et hors UE ».
Autrement dit : pas forcément français du tout. Une pratique fréquente, mais opaque pour les acheteurs.
Du vide et du vent…

Parlons des » Chocolate Bonbons Favorina (Lidl) » : un emballage géant… rempli de vide. Une fois le sachet ouvert, Foodwatch note environ un quart d’air. Le packaging crée l’illusion d’un sachet très garni. Une technique bien connue : vendre du vide en gonflant le packaging.
Les emballages plastiques ‘remplis de vide’ dénoncés par l’association CLCV
Les limites de la législation sur la transparence dans la composition des produits
L’enquête de Foodwatch met également en évidence un autre angle essentiel. Certaines formes d’arnaque se développent parce que la loi n’exige pas suffisamment de précision ou de cohérence. L’association rappelle ainsi que l’emballage peut être trompeur tout en restant conforme au cadre réglementaire. Des boîtes surdimensionnées ou valorisant une origine suggérée, mais non garantie, créent une impression de qualité supérieure qui influence directement l’achat. Cette stratégie joue sur les ressorts psychologiques qui accompagnent Noël, période où l’alimentation est investie d’une dimension émotionnelle. Dans ces conditions, la frontière entre simple avantage marketing et arnaque devient de plus en plus mince. Les consommateurs se retrouvent parfois convaincus qu’ils paient le juste prix alors qu’ils financent avant tout un emballage ou une mise en scène. Cette zone grise nourrit une confusion durable, notamment lorsque les produits font partie des achats traditionnels de fin d’année.
Foodwatch souligne enfin que ces dérives se répètent chaque année parce que le marché s’y prête. En effet, le rapport complet publié le 9 décembre illustre à quel point les entreprises savent structurer une arnaque tout en respectant les règles. Comme l’association le souligne à plusieurs reprises, Noël constitue un moment clé où les clients attendent de la qualité sans vérifier l’intégralité des étiquettes.
Comment éviter de tomber dans le panneau ?
1. Lire la liste des ingrédients avant tout
Les mots « goût », « recette festive » ou « gourmet » ne disent rien du contenu réel.
2. Se méfier des emballages trop gourmands ou trop grands
Ils masquent parfois un vide disproportionné.
3. Vérifier les origines précises
« Europe » est une mention floue. « Origine France » doit être explicite sur tous les ingrédients clés.
Un rappel utile avant de passer en caisse
Cette enquête Foodwatch rappelle une vérité simple : l’emballage est un outil marketing, pas un gage de qualité. A Noël, entre émotion et précipitation, difficile de garder son esprit critique.
Mais quelques secondes d’attention suffisent pour éviter de payer plus cher… pour moins bien.
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