Les écrevisses victimes des antidépresseurs présents dans l’eau des rivières

Les écrevisses sont une espèce clé dans les cours d’eau. C’est pourquoi, lorsqu’elles sont victimes de la pollution pharmaceutique, cela pose problème pour tout l’écosystème.

Rédigé par Audrey Lallement, le 18 Jun 2021, à 9 h 58 min
Les écrevisses victimes des antidépresseurs présents dans l’eau des rivières
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Certains médicaments comme le citalopram sont présents dans les cours d’eau et les rivières. Lorsque les écrevisses y sont exposées, leur comportement change, ce qui impacte l’écosystème.

Des antidépresseurs dans les cours d’eau et les rivières

La pollution pharmaceutique est présente dans les cours d’eau et les rivières du monde entier, mais on sait peu de choses sur ses effets sur les animaux et les écosystèmes. Publiée le 15 juin 2021 dans la revue Ecosphere, une nouvelle étude a examiné les effets de la pollution par les antidépresseurs sur les écrevisses. Elle révèle qu’au bout de seulement deux semaines d’exposition au citalopram, ils ont entraîné des changements dans le comportement des écrevisses.

Selon l’auteur principal de l’étude, Alexander Reisinger, « Les écrevisses exposées au citalopram sont plus attirées par la nourriture et moins intéressées par les autres écrevisses. Le fait de passer moins de temps à se cacher et plus de temps à chercher de la nourriture pourrait rendre les écrevisses plus vulnérables aux prédateurs, ce qui signifierait que davantage d’entre elles seraient mangées ».

Les conséquences du changement de comportement des écrevisses

antidépresseur rivière

Les écrevisses sont essentielles dans les cours d’eau – © Alex Stemmer

Problème, les écrevisses sont une espèce clé dans les cours d’eau. Elles mangent des invertébrés, décomposent la litière de feuilles et assurent le cycle des nutriments. C’est pourquoi, le fait qu’elles passent plus de temps à rechercher de la nourriture, pose un vrai souci écologique car ce comportement perturbe les processus des écosystèmes fluviaux tels que le cycle des nutriments, les niveaux d’oxygène et la croissance des algues.

Bien que cette étude n’ait pas été réalisée en pleine nature mais dans un laboratoire avec des conditions réelles, elle interpelle sur la pollution de l’eau. Le plastique et les hydrocarbures ne sont pas la seule menace. Selon le rapport Pharmaceutical Residues in Freshwater : Hazards and Policy Responses publié le 13 novembre 2019 par l’OCDE, 30 à 90 % des substances actives des médicaments se retrouvent in fine dans l’environnement. Cela signifie que les efforts déployés pour empêcher les résidus médicamenteux de contaminer les sols et les ressources en eau ne suffisent pas.

Illustration bannière : Les résidus médicamenteux menacent la vie des rivières – © Alex Stemmer
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