Un tiers des poissons pêchés par la Chine sont inconsommables par l’homme

Selon une enquête de Greenpeace, la pêche est tout sauf durable en Chine. Un tiers des poissons pêchés ne servent pas à la consommation humaine.

Rédigé par Anton Kunin, le 2 Aug 2017, à 11 h 10 min
Un tiers des poissons pêchés par la Chine sont inconsommables par l’homme
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La quantité de ces « poissons poubelle » (trash fish en anglais) pêchés dépasse la pêche annuelle totale de pays comme le Japon ou encore l’Indonésie.

Seuls 44 % des poissons pêchés en Chine sont consommables par l’homme

Si un tiers des produits de la pêche en Chine ne peuvent pas être utilisés pour la consommation humaine, ces poissons trop petits et trop jeunes sont en revanche transformés en nourriture pour d’autres poissons, l’aquaculture étant très développée dans le pays. Seul problème : au fur et à mesure que ces jeunes poissons sont pêchés, leurs populations s’effondrent, et la reproduction ne suit plus le rythme de la pêche.

Les militants de Greenpeace ont analysé les produits de 80 sorties de pêche dans 22 ports des côtes chinoises. 218 espèces différentes ont été recensées. Parmi les poissons tombés dans les filets, seuls 44 % étaient consommables par l’homme. 75 % d’entre eux n’auraient jamais dû être pêchés car trop jeunes.

L’aquaculture chinoise 10 fois plus importante qu’en 1986

En 2014, la Chine a transformé 7,2 millions de tonnes de produits de la pêche issus des eaux territoriales chinoises en nourriture pour poissons. S’y ajoutent 5,1 millions de tonnes de nourriture pour poissons importée. Entre 1986 et 2015, la taille de l’aquaculture chinoise a été multipliée par 10, au point que le pays détient aujourd’hui 60 % de l’aquaculture mondiale. C’est l’essor de cette vaste industrie qui alimente la demande pour des « poissons fourrage ».

Lire aussi : La pêche industrielle gaspille 10 millions de tonnes de poissons par an

Si une solution à ce problème est difficile à trouver, Greenpeace recommande néanmoins aux autorités chinoises de réglementer davantage la pêche, afin d’en exclure les poissons n’ayant pas encore atteint la bonne taille. Cela passe aussi par l’achat d’équipements de pêche plus adaptés, que les pêcheurs n’ont pas forcément les moyens de s’offrir. L’ONG recommande enfin la création de sanctuaires où des poissons pourront vivre et se reproduire, afin que s’opère une régénération de leurs populations.

Illustration bannière : bateau de pêche chinois – © pongwan sukpoka
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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