Mercosur : un accord qui met en péril nos agriculteurs et le climat ?

L’Union européenne a lancé la ratification de l’accord Mercosur, un traité de libre-échange qui impactera 780 millions de consommateurs. Malgré ses concessions agricoles et environnementales, la France hésite encore, tiraillée entre garanties obtenues et pressions politiques intenses.

Rédigé par , le 4 Sep 2025, à 11 h 27 min
Mercosur : un accord qui met en péril nos agriculteurs et le climat ?
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Le 3 septembre 2025, la Commission européenne a enclenché le processus de ratification de l’accord Mercosur. Cet accord commercial, négocié depuis plus de vingt ans, suscite une opposition tenace en France. Bruxelles a multiplié les gestes pour rassurer Paris, mais la bataille politique reste ouverte autour de ce texte, présenté comme un pilier stratégique du commerce extérieur de l’Union européenne.

Un accord Mercosur sous haute tension entre Bruxelles et Paris

L’accord Mercosur promet une réduction annuelle des droits de douane évaluée à 4 milliards d’euros. Pour la Commission européenne, cet engagement représente « une étape importante de la politique commerciale de l’UE », comme l’a déclaré Valdis Dombrovskis, commissaire européen au Commerce.

Pourtant, en France, l’annonce de Bruxelles a immédiatement relancé les tensions. Le gouvernement avait réitéré ses réserves, notamment sur l’agriculture et le climat. La Commission a répliqué en introduisant de nouvelles clauses de sauvegarde et un mécanisme de suspension des importations si les normes environnementales n’étaient pas respectées. Mais malgré ces garanties, une large partie de la classe politique française dénonce encore un texte « dangereux pour nos filières ».

Des concessions européennes pour amadouer la France

Sous la pression de Paris, Bruxelles a multiplié les gestes. Un soutien financier a été promis pour les filières sensibles comme le sucre, la volaille et le boeuf. En parallèle, des garde-fous environnementaux renforcés ont été ajoutés, ce qui a permis à plusieurs États membres de revoir leur position initialement critique. Pour le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, « ce texte apporte des garanties qui vont dans le bon sens ». Pourtant, dans le même temps, des doutes persistent sur la mise en oeuvre effective de ces mécanismes. La Commission elle-même a reconnu qu’elle « entend les réserves de la France » et qu’elle avait accepté des clauses de sauvegarde supplémentaires.

La France face au dilemme : céder ou bloquer

Depuis plus de 20 ans, les négociations autour du Mercosur se succèdent sans aboutir. Un accord politique avait été trouvé en 2019, mais jamais ratifié. Aujourd’hui, Bruxelles veut que ce soit enfin fait. Mais la France reste sur une ligne de crête, coincée entre sa volonté d’influencer la politique commerciale européenne et la pression de son opinion publique.

Les filières agricoles françaises, déjà fragilisées, redoutent une concurrence déloyale. « La Commission entend nos inquiétudes mais ne répond pas totalement à nos craintes », martèlent les syndicats agricoles. Par ailleurs, la bataille politique interne complique encore la position française. En effet, quasiment toute la classe politique tente de s’opposer frontalement au Mercosur, même avec les garanties obtenues. Entre compromis européens et pressions nationales, la France doit désormais trancher : céder aux concessions de Bruxelles ou assumer un veto qui isolerait Paris.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. C’est surtout la planète que cet accord met en péril…déforestation de l’Amazonie en raison de nos importations de soja.

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