L’hydrogène : si on en reparle, ça doit être qu’il pointe son nez

Rédigé par Stephen Boucher, le 27 Feb 2015, à 13 h 09 min
L’hydrogène : si on en reparle, ça doit être qu’il pointe son nez
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Hydrogène – le défi du stockage de l’énergie

Le développement et déploiement sont donc en cours, toutefois les auteurs du rapport EASE notent également que « le défi majeur pour le stockage chimique de l’énergie est actuellement d’ordre économique (réduction des coûts de capital en particulier des électrolyseurs) et la disponibilité des composants à grande échelle ».

Le défi est donc de poursuivre le développement pour atteindre à la masse critique qui rendra l’association de l’hydrogène comme mode de stockage des énergies renouvelables intermittentes économiquement viable, les unités les plus grosses permettant un supplément de coût aujourd’hui le moins élevé (de l’ordre de €10 du kWh).

« C’est ce que confirment les spécialistes des questions de l’hydrogène, comme le consortium de recherche européen HyUnder auquel participe le cabinet Hinicio, qui met en avant le potentiel de stockage peu cher de l’électricité renouvelable non pas tant du côté des électrolyseurs, mais du côté du stockage de l’hydrogène en cavités souterraines. »

Au-delà des querelles, les priorités restent les mêmes

C’est en réalité la complexité du processus de transition énergétique que l’hydrogène révèle. Il n’y a ni raccourci ni solution facile dans la transition énergétique.

Mais les actions incontournables à mettre en oeuvre sont à notre portée :

  • Promotion active de l’efficacité énergétique,
  • Simplification administrative pour le développement des énergies renouvelables,
  • Développement des interconnexions électriques entre Etats membres de l’Union européenne,
  • Arrêt de la construction d’autoroutes,
  • Accord sur un cadre européen plus ambitieux que celui envisagé par les chefs d’Etat européens au Conseil du 23 octobre,
  • Mobilisation de sources de financement pérennes qui ne grèvent pas le budget public, telle que la Société de Financement de la Transition Energétique, engagement européen pour la fermeture des centrales électriques au charbon…

Ne noyons donc pas le poisson dans des querelles de chiffres et d’experts. Voilà autant de mesures qui peuvent et doivent être mises en place dès aujourd’hui pour un effet rapide, sur la pollution, les émissions de gaz à effet de serre et l’emploi. Et n’attendons ni apôtres ni miracles, mais soutenons le déploiement des applications hydrogène, gageant que les coûts continueront à baisser, parmi un éventail diversifié de solutions technologiques émergentes.

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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. quand on voit la côte de popularité de feu le président de TOTAL, auprès de nos gouvernants actuels et passés, on se dit que les lobbies pétroliers et nucléaires ont de beaux jours devant eux!
    Quant au nucleaire vanté par alain 38, les déchèts générés sont coûteux et dangereux à stocker, recrudescence de cancer à la Hague et fuites en mer qu’on retrouve tout le long des côtes irlandaises et en mer du nord.
    a part ça tout va bien!

  2. Vous oubliez une action « incontournable » majeure de la Transition Energétique : le maintien en service et même le développement de l’électronucléaire :
    – Car le nucléaire n’a pas besoin de moyens de stockage, les centrales s’ajustant à la demande contrairement aux Energies dites Renouvelables (EnR)
    – Car il produit un kWh à prix imbattable, contrairement à celui produit par les EnR, auquel il faut encore ajouter celui des moyens de stockage… qui n’existent pas et promettent d’être hors de prix
    – Car il n’émet pas de CO2 nocif pour le climat, contrairement aux EnR qui ont besoin actuellement du soutien des centrales à gaz

    Qu’on fasse de la recherche sur l’hydrogène et le stockage est une bonne idée. Un jour peut-être des découvertes fondamentales permettront d’envisager un développement intéressant des EnR qui resteront toujours soumises aux caprices de la météo.
    Mais qu’on « mette la charrue avant les bœufs » en arrêtant le nucléaire, et en n’ayant alors pas d’autre solution que les EnR et l’espoir que des découvertes prochaines permettront de stocker leur énergie intermittente, est une pure folie. Nous allons droit dans une impasse, en acceptant de nous plier à l’idéologie des Verts, dont le seul objectif est électoraliste.
    Si on ne réagit pas maintenant, en réalisant que le nucléaire est la seule solution envisageable dans les conditions actuelles et en se donnant le temps et les moyens de faire de la recherche sans épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, nos enfants nous le reprocheront plus tard.

  3. Il y a encore tellement à gagner avec le pétrole que les énergies propres son négligés volontairement. L’ hydrogène tout le monde est capable d’ en fabriquer chez soi sans pouvoir le stoker.L’ avantage de l’ hydrogène c’ est qu’ en même temps on fabrique de l’ oxygène qui peut être utilisé mais aussi relâché dans l’ atmosphère. Si on avait mis l’ argent de tous les ronds poins de France dans les énergies renouvelable nous n’ aurions plus besoin de nucléaire Je rappelle que nous avons en France beaucoup plus de rond poins que dans l’ ensemble de l’ Europe Environ 50 000 qui coutent chacun entre 200 000 euros et plus d’ un million d’ euros. nous avons en France des milliers d’ hectares de marais qui sont à l’ abandon et sur lesquels on pourrait installer des éoliennes mais aussi fabriquer de l’ électricité marée motrice. sans que cela nuise à qui que ce soit. Mais on veut dépenser plus de 20 fois le prix pour les installer en mer avec tout les problèmes que cela comporte. Mais ça ressemble plus à un détournement de fond publique qu’ à une volonté de se tourner vers les énergies propres.

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