Des analyses d’urine pour savoir si l’on est contaminé au glyphosate

Régulièrement dénoncé par les associations environnementales, le glyphosate, un herbicide très utilisé pour les cultures, a aussi un impact sur la santé humaine. Les Faucheurs Volontaires ariégeois veulent le démontrer via une campagne de prélèvements urinaires.

Rédigé par MEWJ79, le 11 Apr 2018, à 10 h 30 min
Des analyses d’urine pour savoir si l’on est contaminé au glyphosate
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Les faucheurs volontaires d’Ariège viennent de lancer une campagne de recherche de glyphosate dans les urines, avec pour objectif de porter plainte contre les responsables de « cet empoisonnement massif ».

Des taux de glyphosate dans les urines 33 fois supérieurs à la dose autorisée

Le glyphosate fait de nouveau parler de lui. En effet, des Ariégeois ont découvert, suite à des analyses, que leurs urines étaient « truffées » de  cet herbicide, aujourd’hui le plus vendu au monde et breveté il y a plus de 40 ans par la multinationale Monsanto. Depuis plusieurs années, il est pointé du doigt par certaines études comme étant à l’origine de malformations congénitales, maladies neuro-dégénératives ou de cancers. Le collectif des faucheurs volontaires d’Ariège a décidé d’agir, en lançant une grande campagne d’analyses des urines de leurs concitoyens.

Pour dénoncer ce qu’ils appellent « cet empoisonnement massif », ils organisent jusqu’au 26 avril plusieurs réunions publiques dans le département pour trouver des volontaires prêts à participer à cette opération originale de recherches de traces de glyphosate. Dans un communiqué, les faucheurs volontaires expliquent : « Une centaine de citoyens à travers la France a pratiqué des analyses d’urine pour rechercher des traces de glyphosate, principal marqueur de notre ingestion quotidienne de pesticides. Tous en avaient à des taux jusqu’à 33 fois la dose autorisée dans l’eau potable ».

Lire aussi : Les Français tous exposés au glyphosate, selon Générations Futures

Des plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui

Leur but premier, suite à ces analyses, est de démontrer à quel point ces pesticides sont présents dans la nature et dans ce que l’on consomme au quotidien, et de fait dans notre corps, même si l’on mange sainement. Lorsque les résultats seront connus, les faucheurs souhaiteraient que des volontaires portent plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée ou atteinte à l’environnement ». Elles viseront nommément le président et membres du conseil d’administration des groupes qui commercialisent cette molécule, ou encore les membres de la commission européenne.

Selon les Faucheurs Volontaires, le prélèvement urinaire est la meilleure méthode pour montrer la présence de glyphosate dans le corps humain. Ils font donc appel dans un premier temps à plus de 1.500 volontaires pour lancer leur campagne nationale. Et financent une bonne partie des frais d’analyses, qui seront ensuite envoyées à un laboratoire allemand. Un simple prélèvement coûte 86 euros : l’association s’engage à en payer la moitié. Pour que cette campagne de prélèvements touche un maximum de personnes et réduise les frais de prélèvement, de laboratoire et d’huissiers, une opération de crowdfunding a été lancée sur la plateforme Helloasso, avec l’objectif de collecter 120.000 euros pour financer l’analyse des urines de ces 1.500 personnes.

Illustration bannière : Pulvérisation de glyphosate – © Buquet Christophe
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Journaliste, je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.

4 commentaires Donnez votre avis
  1. C’est bien beau tous ces discours, mais je viens de voir la réalité des faits sur mon chien – un superbe léonberg de 2ans 1/2 et de 60kg: j’ai un charmant voisin qui s’amuse à arroser mes arbres de glyphosate, aux pieds desquels il n’y a plus un brin d’herbe et 2 arbres de crevés; mon chien pour se purger a avaler de l’herbe à 5m de là: résultat une dizaine de vomissements et aller/retour chez le Vétérinaire qui me certifie « ce chien présente des symptômes compatibles avec une intoxication au glyphosate (vomissements, salivations, anorexie, douleur abdominale, prostration)

  2. Bonjour, je m’interroge sur cette opération.

    – tester de l’urine. ça va prouver quoi ? la défense dira facilement que les participants sont potentiellement de mauvaise fois en ayant peut être absorbé volontairement du glyphosate avant l’analyse, ou alors qu’ils ont consommé des produits ayant dépassé les doses prescrites ce qui ne relève pas de leur responsabilité.
    – tester de l’urine et comparer le taux avec celui admis dans l’eau du robinet. WTF ?
    – plus de 80 € pour une simple détection de glyphosate, de surcroit négocié par grandes quantités d’analyses. c’est pas totalement abusif ?
    – la participation aux frais de l’assoc : ben non, dans mon cas elle ne m’est pas proposée, on me demande plein pot.
    – 50 € de frais d’huissier par personne, alors qu’il fera son déplacement une seule fois et controlera plusieurs personnes déjà sur place, simplement qu’elles soient bien en sous-vetement. c’est pas un tarif grotesque ?
    – pourquoi tout simplement ne pas tester directement l’eau du robinet ? au moins ça prouve tout ce qu’il y a besoin de prouver.

    Bref, je suis parano ou ça ressemble à une belle arnaque commerciale ?

  3. chimiste , je suis surpris qu’on puisse ingérer un produit dans l’organisme et le retrouver sous la même forme. Pour les résines polyesters, les vapeurs de styrène sont volatiles et ingéré par les personnes. Ce styrène se trouve métabolisé dans l’organisme en acide mandélique. L’HST de l’entreprise recherche dans les urines du personnel l’acide mandelique,la concentration de cet acide sera proportionnelle au styrène ingéré. En clair l’escroquerie est de penser qu’en ingérant de l’essence on puisse pisser dans son réservoir. C’est impossible, cette réflexion n’enlève en rien à la toxicité du glyphosate.

  4. « Tous en avaient à des taux jusqu’à 33 fois la dose autorisée dans l’eau potable ».
    Juste pour info, la norme de qualité de l’eau potable (0,1microgramme/pesticide)est un seuil administratif, indépendant de tout seuil sanitaire de toxicité et identique pour tous les pesticides. Il signale simplement que l’eau n’est pas pure et que sa qualité est altérée…Comparer les traces de glyphosate dans l’urines avec cette norme c’est vraiment pas sérieux.

    le problème sanitaire des pesticides est une réalité, à condition de bien l’évaluer et d’apporter les bonnes réponses. Désinformer, manipuler l’opinion publique, dénigrer le monde agricole, c’est pas la solution.

    Pour info: (des études sérieuses et publiques):

    portaildocumentaire.santepubliquefrance.fr/exl-php/resultat/spf___internet_recherche?MULTIFIELD_1=DOC_TITRE__INP_TITDOS__DOC_CONGTIT__DOC_PER_TITRE__DOC_AUTEUR__DOC_AUTMORAL__INP_COLL_SIG__DOC_DEE__DOC_DL__DOC_AB&MULTIOP_1=OU&MULTIVAL_1=pesticides%20et%20urines

    inra.fr/Chercheurs-etudiants/Systemes-agricoles/Tous-les-dossiers/Le-glyphosate-un-pesticide-parmi-les-autres/Glyphosate-et-sante-humaine-pas-de-certitude

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