Les voitures hybrides rechargeables, loin d’être vertueuses pour l’environnement

En conditions réelles, les rejets d’émissions de CO2 des véhicules hybrides rechargeables sont bien supérieurs à ce qu’affirment les constructeurs automobiles.

Rédigé par Paul Malo, le 4 Oct 2020, à 7 h 58 min
Les voitures hybrides rechargeables, loin d’être vertueuses pour l’environnement
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Cinq ans après le scandale du dieselgate, une étude du Fraunhofer Institute for Systems and Innovation Research ISI et de l’ONG ICCT (International Council on Clean Transportation) souligne de nouvelles allégations mensongères des constructeurs automobiles quant aux émission de leurs modèles de voitures hybrides rechargeables (PHEV).

Voitures hybrides rechargeables – Des émissions comparables aux voitures classiques

Le constat est on ne peut plus clair : en conditions réelles, les rejets d’émissions de CO2 des véhicules hybrides rechargeables sont bien supérieurs à ce qu’affirment les constructeurs automobiles(1).

voitures hybrides rechargeables

Mensonges des constructeurs – Cette fois c’est au tour des voitures hybrides rechargeables © Yauhen_D

Ainsi, ces véhicules émettraient en moyenne 117 g de CO2 par kilomètre. Soit à peine mieux qu’un véhicule hybride classique (135 g de CO2/km) et surtout 2,5 fois de plus que celles des valeurs d’essai officielles des marques.
Les voitures essence émettent quant à elles 167 g de CO2/km, et les diesel 164 g.

« Il est clair que leurs émissions sont beaucoup plus comparables à celles des voitures classiques qu’aux voitures électriques », souligne l’étude dévoilée par l’association britannique.

Au final, sur l’ensemble de son cycle de vie, un véhicule hybride rechargeable émet sept fois plus de CO2 qu’une voiture électrique classique.

Un moteur à combustion qui se met en marche : l’efficacité limitée des hybrides rechargeables

À qui la faute ? C’est autant celle du constructeur que celle des conducteurs.

En effet, les enquêtes menées sur différents modèles dans différents pays montrent que 3 raisons principales se dégagent :

  • Des batteries trop petites : c’est le paradoxe des hybrides. Le moteur électrique et les batteries surcharge le véhicule, un surpoids qui entraîne une surconsommation.
  • Le moteur à combustion s’enclencherait trop souvent  : Alors que le véhicule hybride est censé rouler en mode 100 % électrique (donc quand la conduite est supposée sans émission), en réalité, le moteur à combustion peut très bien se mettre en marche… aussi bien quand on allume la climatisation, le chauffage, ou quand le conducteur dépasse une certaine vitesse. Et quand le véhicule repasse sur le moteur thermique, la consommation aux 100 km s’envole, bien loin des valeurs avancées par le catalogue : un véritable souci alors que les ventes de ce type de véhicule ne cessent de croître, leurs acquéreurs étant de toute bonne foi.
  • Les propriétaires n’ont pas toujours le réflexe de charger leur véhicule : pour effectuer le plus de trajets possibles sur batterie, les utilisateurs de voitures hybrides rechargeables doivent en effet penser à charger régulièrement la batterie. Or de nombreuses entreprises investissent dans de genre véhicules afin de profiter d’une fiscalité avantageuse, mais sans se soucier de la recharge.

Lire aussi : Voitures électriques : les fabricants de batteries manquent de transparence

Les hybrides rechargeables, un cheval de Troie

Outre-Manche, les dix hybrides rechargeables les plus vendus se comportent de même : « des températures extérieures froides qui déclenchent le démarrage du moteur du SUV XC90 de Volvo, de la Mercedes-Benz Classe E, ainsi que de la Kia Niro. Le SUV Mitsubishi Outlander a un bouton ‘E’ mais le moteur s’allume avec le régulateur de vitesse adaptatif ou avec des températures externes élevées ou basses. Le Mini Countryman allume le moteur si vous conduisez plus vite que le mode électrique ne le permet, tout comme les hybrides BMW ».

voitures hybrides rechargeables

Pour Rebecca Newsom de Greenpeace UK : ‘[Les constructeurs] donnent l’illusion de vendre des véhicules beaucoup plus respectueux de l’environnement, mais c’est un stratagème pour continuer à produire des SUV et des moteurs à essence et diesel’ © Gabriel Nica / Shutterstock

Alors qu’en Grande-Bretagne, les véhicules hybrides, essence ou diesel, seront bannis à compter de 2035, les hybrides rechargeables ne devraient pas être concernés par ce bannissement. Une aberration, selon la Fédération européenne pour le transport et l’environnement (T&E), pour qui les constructeurs se servent de ces hybrides rechargeables comme d’un cheval de Troie pour préserver leurs parts de marché(2).

En France, des conditions plus strictes sont mises en place qui pourraient inciter les constructeurs à intégrer de plus grosses batteries dans leurs véhicules hybrides rechargeables. Pour bénéficier d’un bonus écologique, une véhicule doit disposer d’une batterie dotée d’au moins 50 km d’autonomie…

Illustration bannière : En moyenne, les voitures hybrides rechargeables particulières ne parcourent que 37 % de leurs trajets en électrique © OLEH SLEPCHENKO
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