Viande in-vitro – Une commercialisation compliquée
Mark Post et le fruit de ses recherches © David Parry/PA
Si le goût ne semble pas poser de problème majeur, mis à part le manque de gras, on peut se poser des questions au sujet de la composition. Selon le professeur Mark Post, une commercialisation dans 10 ou 20 ans est probable, mais ce « Frankenburger » peut rencontrer plusieurs obstacles.
Des arguments en faveur des animaux et de l’environnement
Selon Mark Post, la viande in-vitro pourrait être une issue à la pollution due aux élevages d’animaux, qui augmentent les gaz à effets de serre et la contamination des nappes phréatiques. Avec la croissance de la demande en viande (de 2/3 dans les 40 prochaines années1), le professeur trouve que sa solution est idéale. Seulement il pourrait y avoir quelques soucis.
Le sérum de veau foetal utilisé pour la culture cellulaire ne préserve pas les animaux de la souffrance. One Voice, une association pour la protection des animaux, dénonce l’utilisation du liquide. Le sérum est prélevé par ponction cardiaque sur les foetus des vaches gestantes menées à l’abattoir. Une technique pouvant être très douloureuse et le veau n’y survit évidemment pas.
Problèmes d’ordre éthique et de santé
Deux problèmes se posent. Pour obtenir la viande in-vitro, il faudrait des litres de sérum de veau foetal, c’est à dire beaucoup de vaches gestantes menées à l’abattoir. Avec l’augmentation de la demande en viande, il faudrait des plusieurs élevages entiers de vaches gestantes pour fournir le liquide. L’effet positif pour l’environnement de la chair in-vitro peut donc s’en trouver amoindri.
Dans la recette, il est également question d’hormones de croissances. Ces substances sont interdites dans l’Union Européenne pour la production de viande depuis 1988. Combien de personnes seraient prêtes à avaler ces substances interdites ?
La solution face à la demande en viande n’est peut-être finalement pas dans les laboratoires. Le côté artificiel pourrait en rebuter plus d’un et l’argumentaire environnemental pourrait se voir contesté. Afin de réduire la consommation de viande, le plus simple serait peut-être de moins en consommer ? Et vous, qu’en pensez-vous ?
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(1) FAO, http://www.fao.org/docrep/014/i2373e/i2373e00.htm
(2) Phot de bannière : © David Parry/PA
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